Je regrette que trop vite certains aient perdu leur âme d'enfant, mais je regrette d'autant plus ceux qui ne l'ont jamais retrouvée une fois adulte ; « adulte », ce mot qui ne veut rien dire, tandis que nous restons tous, simplement, de grands enfants. Le conte n'a rien d'enfantin, n'a rien de passéiste, d'ossifié, et n'a rien de futile. Écrire un conte est une affaire très sérieuse, quoiqu'il ne possède pas de règles prescrites comme peut l'être un sonnet ou l'architecture générale d'un roman. Oserais-je vous faire miroiter l'ascendance ancestrale des textes que vous trouverez ici ? Ils ne sont pas issus, en principe, d'une vieille tradition orale... Quoiqu'ils comportent en eux-mêmes les graines similaires à celles utilisées pour moudre les légendes et les mythes populaires qui parcouraient autrefois les routes, les campagnes et les villes. Abattez en brèche votre rigueur toute scientifique, c'est-à-dire votre incrédulité, et entrez dans un monde où les merveilles ne sont pas que de sublimes sornettes, mais parfois des réalités abracadabrantesques.