Chronique de ibtisamm : on peut détruire en s'aimant comme des fou

Je me souviens des débuts comme si c'était hier. Tout était trop : trop fort, trop vite, trop beau, trop douloureux aussi. Avec lui, chaque instant vibrait comme une chanson qu'on aurait envie d'écouter en boucle, mais qui menaçait de nous rendre sourds.
Je croyais qu'on allait se perdre dans cette intensité. Nos disputes étaient des tempêtes, nos réconciliations des incendies. J'avais peur qu'un jour, à force de s'aimer comme des fous, on se consume entièrement.
Mais j'avais tort. Enfin... pas tout à fait. On s'est effilochés parfois, oui. On a saigné de nos excès. Mais au milieu de ce chaos, on a trouvé quelque chose que je n'attendais pas : un équilibre né de nos cicatrices.
Aujourd'hui, je comprends que l'amour n'est pas fait pour être sage. Il est fait pour être apprivoisé. Et c'est ce qu'on a fait. Petit à petit, on a appris à respirer entre deux étreintes, à se taire quand les mots auraient pu tuer, à sourire quand nos regards en disaient trop.
Il ne m'a pas détruite. Et je ne l'ai pas détruit.
On s'est transformés.
Alors oui, on peut détruire en s'aimant comme des fous... mais on peut aussi renaître. Et moi, je choisis d'écrire la suite comme une renaissance...