Jane avait cette présence discrète qu'on remarque à peine, une silhouette fine qui se glissait dans le monde comme si elle s'excusait d'exister. Ses gestes étaient doux, mesurés, presque hésitants - comme si chaque mouvement risquait de déranger quelqu'un. Son visage n'était pas de ceux qu'on remarque d'un coup d'œil, mais quand on prenait le temps de la regarder, on y découvrait une beauté calme, un mélange de tristesse et de tendresse, une lumière qui ne demandait qu'à se montrer.
Elle avait des yeux d'un gris changeant, semblables aux ciels d'hiver juste avant la neige. Dedans, il y avait un mélange de lucidité et de fatigue, comme si elle avait compris trop tôt que la vie n'offrait pas la même place à tout le monde. Ses cheveux, châtains clairs, tombaient sur ses épaules sans apprêt - ni coiffés, ni négligés, simplement vrais.
Elle marchait toujours un peu en retrait, laissant les autres passer devant. Non pas par timidité, mais par habitude : on lui avait si souvent appris à se faire petite qu'elle ne savait plus comment occuper l'espace. Quand elle parlait, sa voix était douce, presque effacée, mais pleine de justesse. On devinait qu'elle observait tout, qu'elle ressentait tout - les regards, les silences, les absences.
Ses vêtements discrets semblaient à son image : neutres, confortables, choisis pour passer inaperçus. Et pourtant, il y avait chez elle quelque chose d'élégant, de profondément humain. Jane ne cherchait pas à plaire ; elle cherchait à exister. Mais le monde, souvent bruyant et pressé, ne s'arrête pas pour ceux qui avancent à pas lents.
Ella donnait l'impression d'être faite d'hiver : fragile à première vue, mais capable d'endurer le froid le plus dur sans se briser. Sous ses airs calmes, il y avait une force tranquille, celle de ceux qui ont tout connu du manque d'amour mais qui continuent, malgré tout, à espérer qu'un jour quelqu'un la choisira - non pas par défaut, mais par