« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage », déclamait Jean Jaurès. Cette formule prophétique n'est pas une métaphore isolée : elle révèle la logique interne d'un système fondé sur la concurrence acharnée, l'accumulation du capital et l'exploitation des ressources humaines et naturelles. Dès ses origines, le capitalisme n'a pas seulement généré de la richesse ; il a produit des conflits structurels - guerres commerciales, coloniales, impérialistes - qui se muent en carnages lorsqu'elles atteignent leur paroxysme.
Cet essai démontre cette thèse en traçant une généalogie historique : du commerce triangulaire à la colonisation, de la révolution industrielle à la Grande Dépression, puis aux guerres mondiales, à l'impérialisme contemporain et aux conflits actuels. Chaque étape illustre comment le capitalisme, en exacerbant les inégalités et la lutte pour les marchés, sème les graines de la destruction. Au-delà des chiffres macabres, c'est l'impact incommensurable sur les corps et les sociétés qui révèle la "guerre" inhérente au système.