Là où naît le vent, là où finit le vent

On raconte qu'il existe, au cœur du désert, un endroit où le vent prend naissance.
Un lieu invisible, que nul homme n'a jamais trouvé deux fois.
Là, disent les anciens, le sable chante, et les étoiles descendent parfois toucher la terre.

Ce désert n'a pas de nom.
Il n'appartient à aucun royaume, à aucun peuple.
Il n'est qu'un souffle, un battement, une mémoire.
Ceux qui s'y aventurent en reviennent changés ou n'en reviennent pas.

Le vent y parle.
Pas comme un simple murmure, mais comme une voix ancienne, une conscience oubliée.
Il connaît les secrets du monde, les serments trahis, les amours perdues.
Certains affirment même qu'il choisit parfois un être un seul pour porter sa force.

C'est là que commence cette histoire.
Non pas dans une cité, ni dans un palais, mais au milieu d'un océan de sable et de silence.
Une femme y marche seule, les yeux brûlés par la lumière, le cœur chargé d'un nom qu'elle n'a jamais prononcé à voix haute.

Son nom à elle est Aïna.
Et ce nom, le vent le connaît

Car bien avant sa naissance, une promesse avait été faite.
Une promesse scellée par la tempête.
Une promesse qu'aucun temps, aucune mort, aucun dieu ne pourrait effacer :
qu'un jour, deux souffles se retrouveraient.

Le désert attendait ce jour depuis mille ans.
Et quand Aïna posa le pied sur ses dunes, le vent, pour la première fois, retint son souffle.

Ainsi débute le chant du vent et du cœur.
L'histoire d'un amour assez fort pour défier la poussière, le feu et la mort elle-même.