la chaire du silence

Le vol commercial 412 n'aurait jamais dû s'écraser. Pourtant, c'est dans un fracas de métal et de chair qu'il s'éventre sur une île isolée des Caraïbes. Pour les rares survivants, l'instinct de conservation supplante immédiatement la douleur, résumé par un mantra obsédant : « Quelqu'un est mort, j'espère que ce n'est pas moi. »

​Alors que le groupe tente de s'organiser dans l'enfer vert de la jungle, ils découvrent avec horreur qu'ils ne sont pas seuls. Des prédateurs humains, masqués de mâchoires animales, les traquent avec une précision chirurgicale. Ce ne sont pas de simples sauvages, mais les rouages d'une mécanique macabre dirigée par « Le Boucher », un homme qui archive les vies brisées dans un sanctuaire de photos et de fétiches d'os.

​La véritable menace ne vient pourtant pas de l'extérieur. La solidarité du groupe vole en éclats quand la trahison s'invite au milieu du sang : Alaric, le pilier des rescapés, révèle sa véritable nature. Le crash n'était pas un accident, mais une livraison. L'île est un abattoir à ciel ouvert, un terrain de chasse privé où les passagers servent de gibier.

​Pour survivre, le narrateur devra consentir à d'atroces sacrifices physiques et moraux, jusqu'à l'irréparable. Mais au bout de la plage, la liberté promise a le goût amer de la mise en scène. Les yachts de luxe qui l'attendent au large ne transportent pas des sauveteurs, mais les actionnaires de ce safari humain, venus féliciter leur « champion » pour sa performance.

​Entre horreur survival viscéral et thriller conspirationniste, La Morsure du Ciel interroge la part de monstruosité que chacun porte en soi lorsque la survie devient l'ultime divertissement des puissants.