Durant les courtes années de mon adolescence, j'ai toujours été celle qui sortait du lot. Elles sont bientôt finies, et beaucoup des instants de rejet que j'ai rencontrées ont échoués en poèmes plus ou moins ironiques, voir satiriques, ou en colère. Certains sont tristes mais ils sont en fait joyeux. Un poème triste relève du bonheur de son auteur car tout la tristesse a été expulsée entre les lignes, dans tous les espaces vides, même entre les lettres, laissant dans son esprit le vide, la joie, le bonheur. Non pas que je me plaigne, mais j'ai décidé de les regrouper ici dans ce modeste recueil virtuel pour éventuellement partager ces sentiments. C'est un geste significatif pour moi, je laisse ces mots s'en aller, je vais une rupture avec le passé et l'avenir, et je me concentre sur mon actuel état de bonheur et de silence, d'équilibre. Ce sont ces sensations là qui constituent ma vie qui se passe maintenant, dans le présent.
Folle fiole bombée, fit l'effet d'une bombe.
Ce jour elle est tombée, n'emportant dans la tombe
Des secrets plus doux que le murmure de rhombes...
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La fiole dont j'usais pour concocter mes poèmes s'est déversée trop vite, dévoilant son liquide, son humeur, son fiel, sa sève, sa mixture, sa texture, sa peinture. Je la veux rattraper, mais le monde l'obtient déjà... Cet incident explique un livre, deuxième recueil après le parfum de l'eau, car le flacon après soixante-quinze poèmes est vide.
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Ma verrerie ayant une capacité limitée, j'ai donc choisi une autre fiole après "le parfum de l'eau". J'y explorerai la rime unique, l'alexandrin, et j'en profiterai pour répertorier des expressions de mon pays fictif, Orminge.