Abigail avait quatorze ans ce jour-là. Elle jouait avec des jeunes, comme d'habitude. Un peu plus loin, un homme froid se tenait aux abords d'un temple abandonné, le centre de leur village. Il se tenait debout, bien droit, regardant la jeune fille s'amuser avec les enfants. Il réfléchissait à son plan quand des pas résonnèrent sur le sol. Des pas hésitants, légers. Le nouveau venu s'approcha de l'homme au cœur de pierre, mais ne dit rien, de peur de manquer de respect au Chef du Conseil en parlant sans que celui-ci ne lui ai donné la parole.
- Parle, conseiller, dit le Chef.
Est-ce que vous pensez vraiment qu'elle fera l'affaire pour votre plan, Maître ? Ne serait-ce pas mieux de prendre l'autre...
Non. Abigail est la candidate parfaite. Elle se laissera guider par moi comme un gentil petit pantin. En plus, elle ne veut pas devenir reine. Ce sera d'autant plus facile pour nous, répondit-il.
Bien, Maître, répondit l'autre en s'éloignant rapidement, voulant mettre le plus de distance entre lui et cette personne qui inspirait tant de peur dans le cœur de ceux qui le côtoyaient.
Le Maître, lui, restait là, regardant cette jeune fille qui lui permettrait la domination de la forêt.
Abigail, elle, sentant le regard de celui qui l'avait élevée après que ses parents soient morts peser sur sa nuque, se retourna et lui fit un signe de la main. Mordred répondit par laisser un léger sourire sur ses lèvres. Abigail était la seule personne à pouvoir réveiller des sentiments en lui, à toujours pouvoir briser un peu plus son armure en pierre.
Malgré tout cela, Mordred secoua sa tête et reprit son expression impassible et partit avant de laisser paraître un peu plus de ces... sentiments. Il avait beau aimer Abigail profondément, le pouvoir était plus important.