<<Mais d'ailleurs que pensez vous du monde mademoiselle ?
-Ce qu'on peut retenir de notre monde c'est qu'il est à la fois horrible et merveilleux. Qu'il abrite des milliards d'âmes prêtent à sombrer à chaque instant. Qu'on peut se perdre dans son immensité, et sa complexité. Pour reprendre la formule de Camus l'Homme se sent étranger à se monde, il ne se sent pas rattaché à celui ci. Nous sommes de passage, notre corps tout entier n'est qu'une infine particule dans l'abyme de l'univers, pourtant nous renfermons en nous d'autres univers dont on ne connaîtra certainement pas les limites. Ces univers s'ancrent dans notre tête et notre coeur et je pense que leurs immensité viennent rivaliser celui de l'univers tout entier. Il faut qu'on se rattache à notre monde, à force d'être ultra connecté on perd notre attachement le plus réel, le plus fiable, il ne faut pas perdre cette attachement au monde que nous avons encore, car même si parfois nous le comprenons pas, ou qu'il apparait comme illogique pour nous, il reste celui qui nous a toujours abrité, même quand tout semble perdu, il reste notre dernier refuge, notre dernier espoir.>>
Il l'avait fixé et n'avait rien dit, sa cigarette au lèvre, il tirait des bouffées de tabac, il avait envie d'en entendre plus, mais elle avait fini.