Eléna a quinze ans quand commence son histoire. C'est la rentrée. Dans la cour du lycée, les yeux de toutes les filles sont braqués sur Mohamed, dit Mom'.
Le thème du passage de l'adolescence est traité avec beaucoup de justesse. La vulnérabilité d'Elena, son impulsivité, ses tourments, les questions qui la taraudent sont très bien rendus. Le groupe d'adolescents qui l'entoure et les liens qu'ils tissent entre eux sont riches de nuances et j'ai trouvé les dialogues bien amenés et très maîtrisés. Ce n'est pas évident de donner des voix aux personnages, reflets de leur éducation, de leur culture, de leur sensibilité. Et cela donne une telle vie au texte.
Tu as aménagé des blancs dans l'intrigue, ce qui, au fil de la lecture, réserve des rebondissements, ce qui crée du rythme et parfois même, une sorte de suspense. Le découpage des chapitres correspond toujours à une avancée significative dans l'histoire et peu à peu, on en apprend davantage sur les origines d'Elena, sur son évolution, sur les soubresauts de sa vie familiale et amoureuse.
Tu m'as présenté ton roman comme une histoire d'amour entre adolescents mais je trouve que c'est bien plus que ça. Tu abordes la complexité des rapports mère/fille, une quête des origines, la découverte du sentiment amoureux et de la sexualité, l'amitié, la construction d'un être, le mélange des cultures, l'homosexualité et aussi la volonté, pour des jeunes issus de l'immigration, de s'en sortir grâce aux études.
Il y a donc une grande force dans tous ces personnages malgré leurs difficultés et leurs faiblesses. Ils essaient, chacun à leur manière, de franchir les obstacles avec plus ou moins de réussite.Bảo Lưu Mọi Quyền