Je me souviens que j'ai toujours été cette fille qui avait en permanence la joie de vivre. Qui ne voyait que le côté positif des situations. Et surtout qui ne se laissait jamais abattre. J'avais toujours des personnes sur qui compter. Mon jumeau, mes parents et ma meilleure amie. Mais il a suffit d'une seule soirée. Une seule pour que tout s'écroule. [...] La différence entre ma mère et moi, c'est qu'elle, elle ne voulait pas abandonner. Elle luttait chaque jour pour pouvoir remonter la pente. Et elle a réussi. Elle a toujours ses petits coups de bluz mais après tout, c'est normal. Elle a donc décidé que la meilleure chose à faire était de déménager. Elle ne pouvait plus rester dans cette maison ; trop de souvenir était présent. Et elle avait raison. Mais je ne voulais pas tout abandonner non plus. J'étais tiraillée entre la peur de perdre mes repères dans une autre ville et rester pour être auprès de mes défunts proches ou partir, s'éloigner de l'endroit où tout s'est écroulé. Finalement, je n'ai pas eu le choix. J'ai décidé de faire passer le bonheur de ma mère avant le mien. J'ai donc accepté sans rechigné et le jour suivant, nous avons quitté les lieux. C'est comme ça que j'ai atterri ici. Et c'est comme ça que l'enfer a commencé.