Je les regarde. Ils sont tous là, à parler de moi, je le sais. Je ne supporte pas leurs chuchotements, leurs regards de travers. Ils me disent tous bonjour, au revoir, avec leurs voix niaises et leurs sourires ironiques, dans le seul but de moquer, comme si je n'en avais pas déjà assez fait moi-même, à me sentir coupable de tout. En classe, je reste seule. Dans la cour, je reste seule. A la cafétéria, je reste seule. Ça ne me dérange pas particulièrement. J'aimerais juste qu'ils arrêtent de parler de moi. J'entends leurs voix qui résonnent dans ma tête. « Bizarre, anormale, pas sociable... » Je veux qu'ils arrêtent. Au moins ça. Le pire de tous, c'était lui... « Si t'étais pas aussi bizarre... » Stop ! On est tous un peu « cassés », j'imagine. Je ne pense pas être la plus à plaindre. Je suis sûrement un cas parmi tant d'autres. Je ne me suis jamais sentie particulière. Nous sommes sept milliards sur cette foutue planète de toute manière. Une personne de plus ou de moins, qu'est-ce que ça peut changer ?
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