Prison

Les alarmes hurlent dans la nuit. Un son strident, mécanique, qui vrille les nerfs et lacère l'obscurité.

L'homme face à moi vient de s'évader de prison. Il est grand, imposant. Son regard glacé me transperce, vide, dénué de la moindre hésitation. La panique se noue au creux de mon ventre. Je devrais courir, hurler, supplier, mais je ne bouge pas. Parce qu'au fond, je le sais déjà.

C'est trop tard.

Il sort une cigarette, l'allume d'un geste lent, maîtrisé. La flamme vacille, projetant un éclat fugace sur ses traits durs avant de disparaître, avalée par la nuit. Il tire une bouffée et me souffle la fumée au visage, comme s'il scellait un pacte invisible.

- Si tu cours chercher de l'aide, j'te tue sur le champ. Tu m'as comprise ?

Sa voix est basse, tranchante. Une lame froide glissant sur ma peau.

J'hoche la tête, incapable d'articuler le moindre mot.

Il me jauge encore un instant, puis détourne légèrement le regard, comme si je n'étais qu'un détail insignifiant dans sa nuit d'évasion. Comme si, sans même un mot de plus, j'étais déjà sienne.

Et je sais.

Ce n'est que le début.