La fête battait son plein.
Deux rues avant d'arriver à l'adresse prescrite, on entendait d'ors et déjà la musique assourdissante, qui venait avec un immense sentiment de regret qui m'étreint la gorge.
Je détestais les fêtes, il y avait trop de foule, trop de jeux débiles, trop d'humiliation et de limites à passer, et pourtant me voilà, cloîtrée à l'arrière de cette Nissan Skyline entre deux couples qui s'échangeaient des mots doux.
Eh oui!
Quelle belle vie, tenir la chandelle au milieu d'un groupe d'adolescents qui s'aiment alors que tu ne peux même pas t'aimer toi-même, c'était la vie que j'avais décidé de mener.
Quand ma "meilleure amie" était venue me parler d'une fête qu'elle organisait chez elle, je croyais que ce serait assez restreint, assez privé si vous voyez ce que je veux dire. Mais maintenant que nous étions devant la villa de ses parents, qui avaient mieux à faire apparemment que de s'occuper de leur insouciante et téméraire progéniture, je voyais ce que signifiait un groupe "restreint" pour une aussi sociable lycéenne.
Je détestais le lycée.
Et je détestais les gens qui le peuplaient encore plus, mais c'était la vie, et on devait s'adapter à des environnements qu'on pourrait ne pas spécialement aimer, comme le lycée par exemple, ou un tel endroit dans le monde du travail.
Une fois que mes Brodken touchèrent le bitume devant la propriété des Stark, j'inspirais une bonne bouffée d'air avant de passer par la bataille qui éclatait à mes devants.
Ce ne fut pas assez facile de passer entre deux adversaires en temps de guerre, mais ma réputation et mon regard noir les dissuadèrent d'arrêter les bombardements de ballons d'eau le temps que je traverse le tapis rouge afin d'atteindre la porte grande ouverte de la maison.
Une fois à l'intérieur, mes yeux cherchèrent automatiquement un point de repère où me tenir, mais ce qu'ils rencontraient n'était point ma zone de confort. À droite, et de ce que je remarquais, c'était la salle de jeux pour cette soirée puisque c'était là où reposait une table de billard, un piano et d'autres tables normales où tout le monde jouait à quelque chose. A gauche, c'était le pays de la danse, tous se déhanchaient totalement pas en rythme sur le choix d'une musique d'un DJ qui avait mauvais goût.
Ce n'était pas du tout mon élément, je me dirigeais donc à l'étage à la recherche de quelqu'un avec qui parler et passer un peu le temps de cette soirée ennuyeuse de mon point de vue, puisqu'il n'y avait qu'une envie qui me taraudait l'esprit : rentrer au chaud dans mon lit et regarder un film d'horreur.
La lumière du couloir était allumée, et je percevais des bruits étouffés provenant des pièces autour, je décidais de ne pas y m'attarder en essayant de ne penser qu'à mon objectif primitif : trouver une personne avec qui tuer le temps.
Je décidais de passer au deuxième étage, là-bas au moins il n'y avait que la chambre des parents, une salle de bain et un grand salon avec des bibliothèques et un petit coin buffet, l'idée c'était de créer un endroit affectueux pour les deux mariés.
Et je connaissais suffisamment Tate, ma cousine et ma meilleure amie pour savoir qu'elle interdisait formellement à quiconque de franchir la porte de leur chambre, et personne n'osait s'aventurer au dernier étage sauf ceux en qui elle avait confiance. Et étant déjà venue ici et passée du temps avec elle sur les canapés à côté de la bibliothèque en buvant du chocolat chaud, je me trouvais apte à monter là-bas, surtout que je la trouverai certainement là-bas avec des amis qui pourraient être une bonne compagnie.
Comme je le pensais, Tate et une des bandes de ses amis étaient affalées sur les canapés parlant à voix basses et lâchant quelques gloussements, quelques uns étaient en train d'examiner des DVD à côté de la grande télé.
Je ne connaissais pas bien ces gens, et je ne voulais pas les connaître, mon choix était fait, demi-tour. Mais à peine ai-je aligné deux pas pour rebrousser chemin que Tate sembla m'avoir remarqué et elle me héla.
misère.
J'aurai voulu faire la sourde et continuer mon chemin pour m'aventurer autre part, mais c'était clair comme l'eau de roche que je l'avais entendue, et ça passerait comme si j'avais voulu l'ignorer, ce qui était vrai d'un côté mais je ne voulais montrer un manque de respect à personne. J'avais quand même des principes et je ne voudrai pas que quelqu'un me manque de respect puisque je lui referai la déco de ses dents et je n'aime pas spécialement la violence.
Je me retournais, un petit sourire aimable et un air interrogatoire sur le visage.
_ Viens nous rejoindre, on va regarder un film d'horreur.
À peine ses mots arrivèrent à mon cerveau ainsi que la vision de ses bras ouverts et tendus en ma direction, je me hâtais d'enlever mes chaussures et prendre place au milieu, à côté de Tate qui bavardait avec une amie et d'une autre fille brune qui me fixait d'un air étrange. C'est vrai que la façon dont je m'habille, mon visage que je ne maquille jamais et mes cheveux décoiffés témoignaient du genre de personnes un peu mal accueillis dans ma ville, mais la personne que renvoyait mon image était totalement différente de celle que j'étais, c'est pour cela que je détestais juger les autres, même si j'avais eu à faire une exception pour ceux-là dans une tentative vaine de me convaincre de déserter l'étage, mais finalement ils ont bons goût puisqu'ils ont choisi un film d'horreur au lieu d'un autre.
Je pris Tate dans mes bras dans une tentative abstraite de remerciement pour son geste. Elle me sourit en retour et j'en fus soulagée, elle me connaissait trop bien, j'adorais les câlins et c'était ma façon d'exprimer mes sentiments.
_ Vous préférez qu'on regarde : Get out ou Candyman ?
C'était un garçon qui avait parlé, il était d'ailleurs très élégant avec sa jacket blanche portée sur un col roulé émeraude, et un pantalon blanc accompagnait le tout, il nous regardait d'un air intéressé inquiet, mais surtout persuasif, à sa droite un autre garçon aux airs belge qui paraissait plus âgé que nous comme son ami avec son pull beige nous fixait de la même manière.
L'un des deux autres garçons assis sous les plaids, un blond aux lunettes choisit la première option tandis que l'autre, un métis, préférait ne pas répondre, les trois filles autour de moi dirent leur avis rendant le résultat des votes à égalité, il ne restait plus que moi, et tous les espoirs reposaient sur ma petite personne. Je me sentais soudainement comme quelqu'un d'important tant ma réponse paraissait décisive.
_ Get out ne m'a pas fait peur et je n'ai pas encore regardé Candyman.
Le garçon belge cria de joie en sautant alors que le garçon élégant me regardait avec désappointement et tristesse, je le lui rendis avec un regard froid et un semblant de sourire carnassier.
Il ria et prit place à côté de la fille brune, son ami rejoignit les deux autres garçons de l'autre côté après qu'il ait fermé la porte et éteignit les lumières nous plongeant dans l'obscurité. Quand le film commença, je sentis un paquet de bonbons atterrir sur mes genoux alors que la fille à côté de moi me prit la main pour me donner, de manière sûre, un bol où étaient mélangées chips et pop-corn, de ce que j'ai pu toucher.
Je m'installais confortablement en regardant l'écran qui nous projetait les premiers instants du film un peu ancien. Finalement j'ai trouvé quelque chose avec laquelle je passerai le temps, et qu'est-ce que j'adore regarder des films d'horreur!
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Et voilà le prologue posté !
J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me dire vos hypothèses pour la suite.Choisissez si vous voulez que je poste un vendredi ou un dimanche.
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Rendez-vous au prochains chapitres :)
Cette histoire m'appartient. ©
Pour tout plagiat, merci de me prévenir.
Présence de fautes en tout genre. A éditer.
Publié le 1/04/2021
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Ombre et Esprit
ParanormalAu travers des ruelles mal éclairées, sous les lits des petits enfants, dans les tréfonds de l'océan ou entre les sept parts d'un miroir brisé se cachent des présences indétectables, des mouvements pondérés, aussi discrets que le souffle d'une abeil...