Epilogue

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« Bien, vous êtes prêts ? »

Les employés courraient à droite et à gauche, pressés. L'ambiance était tellement dynamique que tout le monde dans cette salle stressait. Ils ne devaient ni perdre du temps, ni se rater.

« On peut y aller ! »

Des clics et des flashs fusèrent simultanément, aveuglant presque l'homme qui changeait de pose à chaque prise, lors d'une longue après-midi de séance photos afin de paraître dans un magazine de mode d'une marque reconnue sur Paris, en France.

Tae-Hyeong, vingt-sept ans, était devenu model dans la capitale de l'hexagone. Lorsqu'il était arrivé, une agence l'avait invité à travailler avec eux. Il venait tout juste de s'y installer et ce travail allait beaucoup l'aider, il se devait d'accepter.

Sept ans s'étaient écoulés depuis le départ de son grand amour, même après trois années, il n'était pas revenu en Corée du Sud. Leur contact s'était coupé, Tae-Hyeong en avait aimé un autre. Jeong-Guk lui avait fait sa déclaration, oui, c'était devenu réciproque, mais cet amour n'avait pas la même intensité. Malgré tout, il avait su continuer de vivre comme Ho-Seok lui avait demandé. Et à travers de nombreux obstacles il avait donc enfin réussi à s'installer à Paris et le voilà maintenant en train de faire sa vie comme il l'entendait.

Le soir dans son appartement parisien de 130 mètres carrés, il observait du haut de son balcon la belle nuit étoilée. Il faisait froid, ce même froid hivernal lorsqu'il avait rencontré son précieux amour. Il prit une cigarette et l'alluma en un clic, puis il la fuma. Les journées le stressaient l'air de rien, l'incitant à devoir faire comme les habitants de cette ville : fumer pour se détendre. Après l'avoir fini, il l'éteignit sur son cendrier et la posa dessus. En rentrant dans sa chambre, il vit son appareil photo sur son bureau, cela faisait un an qu'il avait arrêté d'en prendre. Il le toucha, pensif dans ce silence nocturne, et le prit pour aller regarder ce qu'il contenait. En parcourant la galerie, assis sur le bord de son lit, il s'arrêta devant une photo de Ho-Seok. Celui-ci souriait, non, il riait. C'était lors d'une matinée chez Tae-Hyeong quand ils prenaient leur petit-déjeuner ensemble, le 6 Mai 2018. Il lâcha son appareil sur son matelas et repartit fumer une cigarette avec précipitation.

Qu'était-il en train de devenir ? Pourquoi n'était-il pas revenu ? Ces questions que personne de son entourage n'avaient su y répondre, même Yun-Gi s'était tut et avait coupé tout moyen de communication. Aussi, parfois, il passait à la télévision quand cela concernait son métier. Quant à Ji-Min, il avait toujours été là et l'avait toujours soutenu. À jamais il lui sera reconnaissant.

Le lendemain matin était un dimanche, il décida de sortir promener son chien vers neuf heures. Yeon-Tan fut le seul à être encore à ses côtés, heureusement - malgré la vieillesse qui le prenait. Il passa dans un parc, il n'y avait aucune présence humaine. En voyant un banc, il voulait encore fumer. Foutu cigare. Il s'assit et chercha celui-ci ainsi que son briquet. Son chien resta calme, par chance. Lorsqu'il trouva son briquet, il l'apporta près du bout de sa cigarette qu'il tenait entre ses lèvres, tandis qu'un bruit de talon sur les pavés s'émit de plus en plus, faisant aboyer son fidèle compagnon.

« Depuis quand tu fumes ? demanda une voix. »

Ses mouvements se figèrent instantanément à cette voix que le cœur de Tae-Hyeong reconnut entre milles. Il abaissa son briquet et tourna son regard vers cette personne. Ce sourire qu'il attendait tant était enfin devant lui. Pourquoi souriait-il ? Il n'avait pas le droit, pas après l'avoir abandonné pendant sept ans. Ce n'était pas censé être simple. Mais pourtant ...

« Désolé du retard.

Mais pourtant, il se sentit renaître de ses cendres. Cette phrase lui fit lâcher un rire bref, un rire sincère. Il rangea ce qu'il s'apprêtait à faire puis il se mit debout.

- Je peux revenir ? demanda Ho-Seok, d'une voix émue.

Comment lui refuser ? Un sourire niais se dessina sur son visage, son cœur criait de bonheur intense à travers tout son corps, de la tête au pied.

- Je ne sais pas, tu m'aimes toujours ? renvoya Tae-Hyeong. »

A cette question rhétorique, tous les deux rirent de bon cœur tout en ayant les larmes aux yeux. Ho-Seok s'avança alors près de lui et le prit dans une étreinte. Ils continuaient à rire, pour finir par pleurer de joie – ou de bonheur – en se serrant de toutes leurs forces tandis que Yeon-Tan aboyait à leur pied, comme s'il fêtait aussi leur retrouvaille.

Aucun des deux n'avaient oublié leurs précieux souvenirs.

« J'étais heureux quand j'ai appris ce que tu étais devenu, énonça Ho-Seok, j'ai tellement de choses à te raconter aussi. Puis en venant ici j'avais peur que tu m'en veuilles et que tu me rejettes et ...

- Même si ma raison m'a dit de le faire, tu me rends trop faible Ho-Seok, révéla-t-il, amusé.

Ho-Seok rit à ces mots.

- Tu m'as trop manqué ! dit-il en le jetant presque dans les airs.

En le reposant, leurs yeux se croisèrent. Tae-Hyeong n'était pas capable de se retenir en voyant ses lèvres à portée de mains. Alors, sans plus attendre, ils s'embrassèrent longuement, croyant que le temps s'était arrêté afin qu'ils pussent ressentir chaque caresse. S'échangeant de nouveau leurs sentiments qui étaient restés intacts au fond d'eux. Un moment ils s'arrêtèrent, se dévorant des yeux et jouant avec le bout de leur nez :

« Je t'aime, déclara Ho-Seok.

- Moi aussi je t'aime. »

FIN

Vie et PassionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant