J'ai trois ans, c'est la rentrée des classes, la première pour moi.
Je me revois encore avec mes couettes rousses et bouclées, mes tâches de rousseurs, mon air renfrogné.
- JE VEUX PAS Y ALLER !!!! hurlé-je de toutes mes forces avec les poings serrés.
Puis, tu es arrivé. Petit blondinet, des yeux bleus géants et un sourire à avaler le monde. Ta petite main potelée s'est posée tout doucement sur mon épaule et tu m'as juste dit de ta petite voix :
- C'est pas grave, on va bien s'amuser, tu verras. J'ai inventé un château, rempli de fleurs de toutes les couleurs et je n'ai personne avec qui y jouer... Tu veux bien devenir la princesse de mon palais imaginaire?
Mes larmes se sont arrêtées, ma tétine de surprise, en est tombée.
J'étais un chaton sauvage que tu venais d'apprivoiser.
Tu es devenu en un instant la brise dont j'avais besoin pour sécher les gouttes salées qui se pressaient sur mes joues rondouillettes.
J'avais besoin de ça.
D'un ami.
Un vrai.
Celui sur lequel on peut compter toute une vie.
Surtout lorsqu'on la commence à peine.
J'avais trois ans.
Et j'étais devenue plus grande en un instant.
J'ai regardé maman et j'ai dit, en lui tendant ma tétine:
- Tiens... Les princesses, elles en ont pas besoin si elles veulent devenir des reines, comme toi !
Nos deux mères se sont regardés d'un sourire entendu et nous les avons observées de loin, à l'abri dans notre bulle à merveilles.Le vent soufflait doucement, et nous chuchotait tout un tas d'amusements.

VOUS LISEZ
Juste après le vent...
RomanceRien ne nous prédestinait à finir les choses ainsi... Tout était parfait, écrit. Mais tu es parti, tu t'es envolé vers un pays dont on ne revient pas. Tu m'as laissé avec cette lettre et ces mots. Et tout ce que je peux faire désormais, c'est te cri...