La gardienne des étoiles

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Une nouvelle fois, de ses longs doigts elle tournait les pages de son livre, l'avait-t-elle déjà lu? 

Non, elle en achetait des nouveaux, toujours des nouveaux pour remplir sa tête de rêve, rêves qu’elle ne faisait que rarement quand ses yeux bleu-gris, étaient voilés par ses paupières.

Ses cheveux brun bouclé venais en vague en avant, ne laissant sur le côté que quelques cheveux courts. Ses lunettes au contour noir lui permettaient de ne pas se mélanger dans les lettres, contrairement au téléscope, qui lui servait à ne pas se perdre dans les astres.

Emmitouflée dans un sweat noir ample pour cacher son corps, elle lisait à la seul lumiére de sa lampe de chevet. Elle aimait s’imaginer courir dans les prairies au côté d’Annie, le personnage principal de son livres.

Elle ferma les yeux et écouta le frémissement, ce frémissement qui montait le long de son échine, qui comme un murmure frétillait à son oreille, c’était leurs chants, le chant des étoiles.

Elle descendit de son lit et marcha pieds nus jusqu'à sa fenêtre. Elle l’ouvrit et se pencha : devant elle, au-dessus des immeubles, des fenêtres allumées et des arbres, le ciel brillait de paillettes clignotantes, c’était elles, elles l’appelaient.

Leurs silence était leurs chants, leurs taille leur force, leurs mystères leurs armes, leurs lumières leur beauté.

Était-elle des femmes, au mille formes, couleurs, tailles? ou des hommes? étaient-elles des déesses ou des dieux gardant l’univers, envahissant le vide ou des villageois.e.s dans une ville beaucoup trop grande pour elleux?

Maintenant elle était sûr, de son statut d’Homme, elle voulait les toucher, danser dans leurs ronde, elle voulait être bien plus qu’un homme, bien plus qu’une femme, elle voulait briller,  éblouir le monde, pas par son apparence mais par ce qu’elle est.

On se souvient plus longtemps d’un mort pour ce qu’il était que pour son apparence.

Décidant de laisser derrière elle famille, amis, connaissances, relations, sa vie de terrienne, elle se chaussa de chaussette et de chaussures en cuire noir, elle attrapa ses clefs et son téléphone.

Un seul message fut envoyé, un seul mot fut écrit.

S’élançant dans les rues, ses ombres éphémères traversant la lumière des lampadaires, elle courait, créant ses derniers souvenirs sur Terre.

Arrivée à la gare, elle rentra par une porte vitrée, s’engouffra dans un hall vide en cette heure matinalement tardive.

Une personne l'attendait, iel l’attendait depuis quelque minutes, mais prévenu par son message iel ne s'était pas inquiété; le même objectif en tête, trouver sa place dans l’univers.

S’iels ne pouvaient pas le faire sur terre, quoi que mieux d’aller dans les étoiles?

Elle mit sa main dans celle de celle de saon copain. Avec un sourire aux lèvres, iels se dirigeaient vers les voix ferrées, gravant les escalateurs éteints comme les escaliers des coulisses, iels traversaient le quai comme une scène.

Au silence des étoiles, des planètes, des astres, des nébuleuses, la lune ronde et pleine fut leur jury, pourtant la seule condition fut leur accords.

Des ailes blanches et transparentes vinrent léviter à quelques centimètres de leurs dos, elle se lança en première dans le ciel amenant avec elle saon copain, ailé ellui aussi.

Leur ascension leur permettait de voir de la terre, des nuages, puis la couche d’ozone, et enfin l’espace.

C’était le moment, iels ne voulaient pas être des planètes qui brillaient grâce à leurs soleil, mais des étoiles qui brillent d’elles-même.

Elle s'entrelaça avec saon copain, et tous deux, malgré leurs genre similaires s'embrassèrent, leurs vêtements s’éffritèrent laissant place à des corps nus, de longue jambes et de larges épaules, et dans leurs long baiser leurs corps s’illuminèrent, cachant leurs traits, cachant leurs iris, perdus dans une surface blanche, ne laissant que leurs formes dans cette blancheur chaude.

Dans l’observatoire on découvrit cette nuit-là deux étoiles, côte à côte se touchant comme pour se percuter. 

Deux étoiles avec une âme d’Homme.

Tournoyant accompagnant d’autres âmes qui avaient trouvé leur place, dans cet immense univers de magie, parce que la magie, c’est quand il n’y a pas de limite mais seulement des nouveautés, des différences, de l'espoir et des souvenirs qui n’ont pas de thème.

Fin 

La gardienne des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant