« En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux » - Marc Aurèle.
***
Le lendemain, Liv avait ramené de la peinture mais elle ne tenta aucunement de l'utiliser. C'était juste pour montrer à Eli qu'elle faisait un effort. Elle ne sut pas pourquoi elle avait besoin de partager cela mais à son avis, son médecin aurait dit qu'elle était en bonne voie.
— Je ne vais pas peindre, je ne suis pas encore prête.Eli n'avait rien et avait accepté sa décision sans broncher.
— Vous lisez vraiment tout le temps ? demanda Liv.
— Tant que je vis, je lis.
Liv regarda au-delà du lac et apprécia la vue qu'offrait les oiseaux et le soleil. Il est vrai que le paysage n'est pas si horrible que cela, pensa-t-elle.
Elle sentit qu'elle avait besoin de parler et Eli était sûrement une bonne oreille attentive.
— Je n'ai pas pris mes médicaments ce matin, j'ai estimé que je tiendrais le coup, aujourd'hui. Cependant, dans mon cœur c'est toujours la bataille.
— Pourquoi ? demanda-t-il en baissant son livre de ses yeux.
Liv haussa les épaules.
— Il y a beaucoup de bruit et pourtant personne n'entend mon cri. Je finis par comprendre qu'on ne m'entendra jamais.
Eli se leva pour prendre son carnet et feuilleter les pages noircies par son crayon.
— J'entends votre cri. Vous ne faites que ça, dit-il en lui montrant l'un de ses dessins qu'elle avait fait la veille au soir : une femme accroupie, riant ou pleurant dans un monde sombre.
Liv regarda son dessin et empêcha ses larmes de couler devant cet homme qui avait réussi à la comprendre.
— Vous aimez la nuit ?
Elle hocha doucement de la tête.
— Dans un monde en noir et blanc, seules les étoiles sont en couleurs.
VOUS LISEZ
Vivre, c'est se souvenir
Короткий рассказLiv a vingt-huit ans et en est à sa cinquième tentative de suicide. Cela va faire quelques semaines qu'elle suit un traitement et pourtant rien n'y fait: sa dépression s'aggrave et son envie de vivre s'échappe de jour en jour. À quoi bon vivre qua...