Chapitre I

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Nathanaël n'était pas du genre à apprécier les banquets mondains. Il les comparaît sans cesse à une fourmilière. A chacun s'y trouvait toujours une reine autour de laquelle toutes les fourmis grouillaient, tentant de satier cette dernière de quelques rumeurs et commérages dont ils avaient eu vent. Ils se poussaient entre eux, jouant des épaules, essayant désespérément de se frayer un chemin vers la reine qui ne se laissait séduire que par les douceurs les plus appétissantes.

Nathanaël lui n'en avait que faire ; il se contentait d'observer d'un œil étourdi -ce qui se passait aux alentours. Lors de ces soirées, cela s'avérait être sa seule occupation.

Entre les cuisiniers s'empressant d'apporter les plats sur des plateaux d'argent, les invités  se laissant attirer par quelques mets gourmands, et ces fourmis ; toutes ces fourmis qui grouillaient : tout cela lui déplaisait.
Il ne se sentait pas à son aise, et n'en avait eu nullement l'intention.

Nathanaël détestait les banquets mondains où la seule raison de sa présence s'expliquait à son rang. Plus que de les détester, il en avait horreur.

Mais de cette horreur naquit un plaisir. Il se plaisait à se démarquer de tous ces gens, de se détacher de ce milieu et s'en définir par opposition. En allant contre la norme il se caractérisait tel un paradoxe humain aux yeux de cette société.
C'était son plaisir.
Et comme tout plaisir en entraîne un autre, il se laissait également tenter en cette charmeuse soirée.

La musique, les lumières, le buffet, les invités... peut-être est-ce cela qui monta à la tête de Nathanaël lorsque celui-ci succomba au Désir perché -là- à un des balcons.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 20, 2021 ⏰

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