La ville en cendre

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Chère vie, tu me tue. Je n'aborde plus ton chemin comme un beau sentier car desormais je me méfie de tes arbres et marais; tant de métaphores pour expliquer mon désarroi.

Ma ville n'est que cendre et mes yeux se brûlent à trop la contempler dans sa descente funeste. C'est une apocalypse, je l'affirme du haut de ma chaise, tapis dans le coin frais de ma sinistre chambre.

Je reste inerte, les larmes au bout des joues, qui lacèrent mon visage de tristesse amer. Je pense que si l'envie me prend de me lever, le sol m'attirera plus que le plafond, comme les ténèbres attirent ma ville plus que le soleil. Lui, il a disparu. Je vois des oiseaux qui le cherche, mais eux-mêmes, bientôt, ne savent plus où aller, si bien que leurs petits yeux s'aveuglent et que leurs crânes, parfois, se fracassent à ma fenêtre. Je sursaute alors et mes yeux s'équarquillent mais plus vite que jamais ils redeviennent lourds sous le poids de la morosité. Si mon existance a un sens, pourquoi personne n'est venu me chercher? Je me lamente en silence et languis d'être trouver. Bientôt je ferais parti du voyage, celui que l'on n'ose rêver mais que l'on connais tous.

- Et l'amour qui jadis existait dans mon coeur, disparaît. À chaque courant d'air, mon esprit et mon corps se consument, tout comme ma ville, je suis elle, elle est moi. Je suis cendre et peut être phoenix si je renais dans ton coeur...

Les Cendres Vivantes (Recueil)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant