22/11/2020,
À toi et imagine,Tu veux connaître la légende du sable de poussière de Lune ?
Durant mes voyages, j'ai pu aller dans un pays reculé et assez mystérieux :
Le pays où l'on ne voyage qu'en train.
J'ai pu y voir mille ciels, mille paysages et mille soleils. Pourtant ce qui a marqué mon esprit pour toujours, c'est bien : La Dune Du Vent Levé.Dans ce train de nuit numéro 808'128, qui traversait l'immense désert inhabité du Vent Levé, j'ai eu l'impression que le temps m'avait abandonné. Et, durant toute la nuit, la voie ferrée s'était étendue à perte de vue, sans que je ne puisse en voir la fin, et sans que je ne puisse voir le jour se lever.
J'aurai voulu m'endormir et faire de ces sommes qui nous font nous réveiller sans avoir eu même l'impression d'avoir passé une nuit entière à rêver. Mais il en a été autrement.
Durant toute la nuit j'étais condamné. Condamné à regarder le sable et les dunes défiler devant mes yeux. Trop vite pour que je ne puisse en contempler les détails et me créer des mondes imaginaires en les observant. Mais assez lentement pour que chaque seconde me donne l'impression d'être des heures entières et creuses.Quelques fois, sans que je ne comprenne pourquoi, mes paupières semblaient se refermer, s'alourdir, ma respiration se tarir et mon corps sombrer. Comme devant la vision de ces bougies qui réchauffent l'âme et nous font basculer dans la nuit. Mais, dès que je piquais du nez, une lumière, innatendue et surnaturelle, dans le désert au loin, me ravivait avant de s'éteindre, me laissant avec mes incertitudes d'avoir commencé à rêver avant même d'avoir fermé les yeux.
Était-ce un mirage ?Les étoiles semblaient, l'une après l'autre, donner de leur présence pour me garder en éveil. Mais peut-être n'était-ce que mon esprit me jouant des tours. Comme ces histoires effrayantes que l'on se raconte le soir et qui semble prendre vie dans l'ombre, ou dans notre dos.
Car c'est bien cela qui était la seule chose qui avançait, le train et sa vitesse, les wagons et le fracas des rails silencieux dans le désert éclairé par la lune.
Le train était un orage dans le ciel qu'était ce désert.
Rien ne présageait que dans ce silence, stagnant et nocturne, un monstre de vapeur et de métal bientôt allait venir faire trembler le sol en ne laissant derrière lui qu'une volute de fumée et des rails brûlantes
Pourtant, bien qu'étant dans cette mécanique infernale, j'avais déjà perdu mon esprit dans ce désert, là.Il s'était mis à errer, cherchant ces lumières célestes, et avait fini par s'enliser dans les sables. Je n'étais plus conscient du train, de toutes ces choses, je ne suivais que mon esprit.
Je voyais la manière dont la lumière de la lune transformait le sable et lui faisait revêtir ce drap blanc.
Je pris assez conscience de mon rêve pour me demander si j'étais bien éveillé ou encore dans le train. Mais sans que je n'ai trouvé de réponse, je me suis senti envahir par un étrange sentiment de sécurité et de paix : de bien-être maternel. Je continuais alors à avancer dans ce désert, entre les dunes, comme si je connaissais mon chemin et ma destination. Pieds dans le sable encore chaud de la journée.
Ainsi, je me suis vu gravir l'une de ces collines de sable, péniblement, mais j'y suis arrivé. Puis, fier de mon exploit, je me suis assis sur sa crête. Il est vrai que je sentais le sable sous les mains que je venais de poser. Je jouais avec. Mais à la fois je jouais avec la gravité, la lumière, la lune, le désert : j'avais le monde dans ma main : dans ma paume était l'univers.
D'un coup je plongea ma main dans la matière et serra le poing, gardant l'objet de mon chantier précieusement dans le creux de ma main, en sentant chacun des cristaux contre son creux.
Riche de ma trouvaille, je laissa tomber une poignée dans la poche droite de ma veste bleue.Mais un bruit sourd me sorti du rêve.
Puis, réveillé, j'entendis à nouveau ce bruit et désormais je pouvais savoir d'où il viennait. C'était la porte de ma cabine.
La question de savoir qui cela pouvait-il être parcouru mon esprit, avant de me lever sous l'impulsion donnée par un troisième coup. J'ouvris la porte et, médusé, je me rendis compte que ça n'était que le contrôleur. Je laissa la porte entrouverte en lui faisant signe d'entrer.
Il se mit à me parler et me raconta l'histoire de la Dune du Vent Levé.
Celle-ci était incroyable. Ça ne pouvait être vrai !
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Ziloup
Short Story"Ziloup", ou, "Le Pays Où L'On Ne Voyage Qu'En Train" est un recueil de nouvelles philosophiques très variées. De l'espérance à la justice, en passant par l'humanité, beaucoup de sujets y sont présents et discutés au travers de lieux et de la vision...