L'ENNEMI DU COEUR - Draco Malfoy

Chapitre 8

- "T'es prête, Bella ?",  lança une voix de l'autre côté de la porte.

Je sursautai à peine. C'était Pansy, évidemment, ponctuelle comme une horloge infernale quand il s'agissait de fêtes. Mon cœur battait un peu plus vite que d'habitude — probablement les nerfs, ou l'étouffement de ce corset à la con.

Je pris une grande inspiration, réajustai le haut de ma robe devant le miroir, puis me dirigeai vers la porte que j'ouvris en grand. Pansy me balaya du regard, de haut en bas, sans même cligner des yeux. Elle entra sans dire un mot, ses yeux toujours collés à moi comme si j'étais un tableau animé.

Je fronçai les sourcils, inspectant mon décolleté comme si une Chocogrenouille s'y était glissée. 

- "Qu'est-ce que t'as ? J'ai une tâche ?"

Elle secoua lentement la tête, les lèvres entrouvertes comme si elle allait lâcher un juron — mais non, juste un souffle admiratif. 

- "Non... Non mais Bella... t'es sublime." Elle éclata d'un sourire presque triomphal, les mains sur les hanches. "Dommage que ce soit un vulgaire Weasley qui t'accompagne."

Je levai les yeux au ciel. 

- "Fred et George sont les meilleurs." m'exclamais-je, mon sourire s'épanouissant malgré moi.

On se plaça devant le miroir, Pansy à ma droite. Je remis une touche légère de poudre sur mon nez, puis nouai mes cheveux en une queue de cheval haute et serrée, dégageant ma nuque et le dos nu de ma robe. La robe en elle-même... une merveille. Émeraude profond, tissu fluide qui caressait mes jambes à chaque pas, décolleté échancré sur ma poitrine et dos entièrement découvert. Ma peau frissonna au contact de l'air frais du dortoir.

Pansy, elle, portait une magnifique robe argenté avec un col en cœur, épousant magnifiquement bien ses formes.

Nous descendîmes ensemble les escaliers du Hall. Nos pas résonnaient sur la pierre comme une annonce. Je repérais Fred et Blaise en bas, déjà postés, jetant des coups d'œil nerveux vers la montée. L'instant où ils nous virent, leurs visages se figèrent. Blaise ouvrit légèrement la bouche et Fred haussa un sourcil, le regard planté sur moi.

Je pouffai. "Zabini, fais gaffe, t'as de la bave, juste là." Je désignai le coin de ma bouche d'un doigt moqueur.

Blaise paniqua à moitié, essuyant en vitesse une bave imaginaire avec la manche de sa veste. Je levai les yeux au ciel et lui donnai une tape sur l'épaule. "Je rigole, abruti."

Fred me tendit son bras avec un sourire taquin. Je glissai ma main contre la sienne, enroulant mes doigts autour de son coude, tandis que Blaise faisait de même avec Pansy.

- "C'est un honneur de vous accompagner ce soir, princesse." Fred m'adressa un clin d'œil des plus théâtraux.

Je laissai échapper un rire. "L'honneur est partagé, mon brave."

Et c'était vrai. Je n'avais pas envie d'un rendez-vous romantique. Je voulais juste m'éclater. Et Fred, avec son humour débile et son énergie débordante, était parfait pour ça.

On pénétra dans la Grande Salle. Juste au seuil, je m'arrêtai une seconde. Le décor m'attrapa à la gorge : Des stalactites de glace magique pendaient du plafond, la lumière des chandelles flottantes dansait sur les murs, et les robes de bal tourbillonnaient dans un éclat de couleurs somptueuses.

Fred se pencha vers moi. "Tout le monde te mate, Bella."

Je lui lançai un regard en coin. "Mais... pourquoi ? C'est pas comme si y avait pas une armée de mannequins de Beauxbâtons ici."

C'est à ce moment que George surgit de nulle part, une tasse de je ne sais quoi à la main. " Parce que t'as l'air d'un putain d'ange tombé du ciel, tout simplement."

Je sursautai, puis ris en lui donnant un léger coup d'épaule. "T'es con."

Je lâchai Fred. "J'vais chercher un truc à boire, je reviens."

- "Tu commences déjà ?",  s'indigna Fred.

- "Si elle continue, elle tiendra pas jusqu'à 22h." ajouta George, hilare.

Je leur tirai la langue et filai vers le buffet. Une fois devant la table, je passai rapidement en revue les boissons puis tendis finalement la main vers une coupe de jus de citrouille. Puis, soudain, je sentis un frisson me remonter l'échine. Quelqu'un m'observait, je le sentais, alors je me retournai d'un coup. 

Et merde.

Malfoy.

Droit, impassible, les bras croisés. Il portait une chemise blanche à col ouvert, bien trop bien repassée pour être honnête, et ses cheveux blonds retombaient sur son front d'un air presque... négligé. Mon regard s'attarda un peu trop longtemps sur ses yeux, ses lèvres, sa mâchoire.

Il arqua un sourcil, narquois. "T'as fini de m'admirer ou tu veux que je tourne sur moi-même ?"

Je me raclai la gorge, confuse. "Désolée." Je me saisis d'un verre derrière moi, espérant me fondre dans le décor.

Mais évidemment, Monsieur Drame en Chef avait d'autres projets. Il attrapa mon poignet, sans force mais avec assez de fermeté pour me faire pivoter.

- "Pas honte de venir avec un traître au sang, Blackburn ?", cracha-t-il, son regard planté dans le mien.

Je le regardai fixement, glaciale. "Pour la énième fois...Va te faire foutre, Malfoy."

Je me dégageai sèchement, et il me laissa partir, les yeux encore accrochés à mon dos.

La dernière fois qu'on s'était vraiment parlé, c'était pendant le cours de McGonagall. Danse obligatoire. Et, comme par un mauvais sort, mon partenaire avait été Draco Malfoy lui-même. J'étais persuadée que ce serait un cauchemar, mais non. Il savait danser et même très bien. 

À un moment, on s'était même surpris à... sourire. Mais dès que nos regards s'étaient croisés, les sourires avaient disparu comme par magie.

Et pourtant, pendant cette foutue valse, j'avais senti mon cœur battre un peu trop vite, mon souffle se bloquer à chaque proximité. J'avais l'impression de perdre pied, et ça... ça me faisait flipper. Je ne voulais pas ressentir ça. Surtout pas avec lui.

Je rejoignis Fred, qui m'attendait toujours avec George. La musique s'intensifiait, et les champions de la Coupe de Feu s'élançaient pour ouvrir le bal. Krum avec Hermione, Diggory avec Cho...Bla bla bla.

La soirée avançait, les verres s'enchaînaient. Fred et George buvaient comme s'ils participaient à une compétition clandestine. Le pauvre date de George boudait dans son coin, bras croisés, mine décomposée.

Moi, je commençais à sentir la chaleur de l'alcool dans mes joues, mon crâne légèrement cotonneux, mais j'étais encore lucide.

Je me levai brusquement, les mains sur les hanches. "Allez, on va danser !"

Et je filai sans attendre, les rires de Fred et George dans mon dos, ma robe ondulant derrière moi comme une traînée d'émeraude en furie.

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