Du virtuel au réel

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En cette matinée de février, une douce nuée humidifie vos joues. Malgré ce temps gris et brumeux, vous marchez d'un pas léger, une sensation étrange au creux du ventre. Vous marchez dans cette ville que vous connaissez si bien, mais qui pourtant change chaque jour. Depuis que vous l'avez quittée, elle s'est réinventée et c'est a peine si vous reconnaissez des lieux autrefois si familiers.

C'est un jour particulier. Ce jour est celui qui voit se concrétiser de longs échanges, passion épistolaire et profonde. Prendre le risque de cette rencontre était un risque hardi. La personne virtuelle est-elle fidèle à la manière dont vous l'imaginez?

Malgré ce vagabondage de l'esprit, vos pas se font plus pressants, révélateur d'une impatience refoulée. Dans quelques minutes, l'immatériel deviendra réel, le charme perdurera ou se rompra.

Tout à coup, vous voyez une silhouette au loin. Vous ne distinguez pas le visage de la personne, mais ses mouvements, sa démarche, tout en cette ombre vous incite croire qu'il est là, presque palpable. La sensation de lourdeur dans votre bas-ventre se mue en une envie plus pressente, et à une gaîté discrète. Sans même vous en rendre compte, vous rougissez et esquissez un sourire inconscient.

Vous marchez quelques centaines de mètres. La silhouette se dessine et vous découvrez finalement le visage de cet homme. C'est bien lui. C'est bien moi. Nos regards se perdent l'un dans l'autre, et sans un mot, le lien intime et profond que nous partageons depuis quelques mois se confirme. Face à face, le temps se fige et chacun apprécie ce moment magique.

« Bonjour Célia, je suis Benjamin", dis-je en souriant

"Je pense que je l'avais deviné », me jetant un regard plein de malice

« Venez, j'ai une surprise pour vous. »

Surprise, je vous saisis par le bras et vous entraîne à ma suite. La sensation de ma main dans la vôtre vous transmet une chaleur indescriptible, et me toucher réveille une sensualité depuis longtemps oubliée. Nous marchons quelques minutes à pas rapides sur l'île de Nantes et vous redécouvrez avec un plaisir non dissimulé les plaisirs de cette belle ville.

La situation est étrange, très peu de mots ont été échangé, alors que nos échanges étaient tellement nourris ! Cependant, une forme de bien-être vous envahit et vous vous sentez étrangement bien.

Nous arrivons en bas d'un immeuble ancien. Nous entrons et découvrons un espace étrange, nimbé d'une lumière rouge et ocre. Une personne nous accueille et nous débarrasse de nos manteaux. Vous apercevez, au centre de la pièce une unique table et deux chaises. Nous nous asseyons et la, les yeux dans les yeux, la discussion s'ouvre, évoquant avec délices nos échanges virtuels, nos références culturelles, débattons joyeusement à propos de mille sujets...

Nous sortons de ce lieu étrange des étoiles dans les yeux. La discussion nous a charmés, l'un et l'autre et ce lien étrange, celui fantasmé par chacun de nous s'est trouvé renforcé. La chaleur de nos échanges, le naturel de la discussion à fait fondre vos doutes et vos craintes. Nous marchons, côte à côte dans la rue. Je me rapproche peu à peu de vous et saisi votre bras. Sentir à nouveau mon corps contre le vôtre fait naître des images dans votre esprit. Une légère caresse embrase vos désirs et vous vous prenez à rêver de moments charnels et passionnels avec moi.

Après quelques centaines de mètres a évoluer entre les immeubles, nous nous trouvons face à la porte de mon immeuble. Je vous invite à monter. Après quelques instants de doute, vous vous laissez gagner par la confiance. Je m'approche de vous et saisissant votre taille, j'ose un baiser sur vos lèvres. Sonnée, mais heureuse, vous vous laissez faire, avant de chercher vous aussi à vous abandonner dans ce moment d'élan romantique. Nous nous séparons et franchissons le seuil de la porte. Et entrons dans l'ascenseur.

Face à face dans cet espace exigu, nos visages se font face, à quelques centimètres l' de l'autre. Votre esprit vacille et votre imagination vous entraîne dans un espace ou le temps n'existe plus. À mesure que l'ascenseur monte, vous vous prenez à espérer que cet ascenseur s'arrête et que nous nous retrouvions seul à seul, dans cette situation insolite. Comme connecté à vous, je m'approche de vous et vous embrasse à nouveau. Sentir mes mains sur vos hanches vous trouble, mon bassin se presse sur le votre et mesure que nous bouches se mêlent et que nos langues se découvrent. À travers le tissu de mon pantalon, vous ressentez comme une boursoufflure, symbole d'un désir ardent. Inconsciemment, votre taille esquisse des geste d'avant en arrière, comme pour mieux ressentir ce corps désiré.

L'ascenseur s'arrête et notre étreinte fugace s'efface. Je vous guide vers la porte de mon humble demeure. J'ouvre et vous invite à vous asseoir sur le canapé. Je vous offre un verre et m'assois à coté de vous. N'y tenant plus, sans prendre la peine de goûter le verre posé face à vous, vous vous élancez à la rencontre de mon visage et m'embrassez à nouveau.

Tout en vous embrassant, mes mains se perdent sur vos cuisses, vos fesses et se presse dans votre dos. Au-dessus de vous, mes caresses se font plus intenses et j'ose passer ma main sous votre haut et caresse avec chaleur la peau de votre dos. Progressivement, j'enlève votre haut et laisse apparaître vos dessous. De mes lèvres, j'explore avec douceur chaque parcelle de votre peau. Tremblante de désir, votre respiration accélère quand finalement, je glisse votre pantalon le long de vos jambes. Mes mains, avides de vous, se perdent sur votre poitrine et votre culotte, qui porte déjà les trace physiques de votre désir. Mes caresses se font plus appuyées, et je joue à cache-cache avec votre intimité humide du bout de ma langue, à travers le tissu.

Soudainement, j'ôte votre dessous et explore avec plus de passion votre entrejambe, goûtant de votre liquide doré. Gémissante, vous vous laissez aller au plaisir. Je joue à donner du plaisir, puis à frustrer. Votre corps se tend peu à peu et une chaleur indicible naît dans votre dos et se met à rayonner dans tout votre corps. Quand ma langue plonge au plus profond de vous, votre cavité se tend de hoquets chaotiques et dans un ultime gémissement, vous vous abandonnez au paroxysme du plaisir...

J'enlève mon visage de votre entrejambe, quand soudainement vous réalisez qu'il vous reste uniquement un soutien-gorge et que je suis totalement habillé face à vous. Un peu gênée, vous vous approchez de moi et ouvrez mon pantalon. D'un geste, vous faites jaillir mon sexe raide comme un glaive de mon boxer et, le saisissant d'une main, vous en embrassez l'extrémité. Lentement, vous caressez et embrassez cette virilité offerte quand vous décidez soudainement de la faire glisser dans votre bouche. La sensation de vos lèvres sur mon vit m'arrache un gémissement de plaisir. Votre bouche va et vient et fait coulisser mon désir au plus profond de votre gorge, après quelques minutes, n'y tenant plus, prêt à jouir, je...

« Un instant, s'il te plaît »

Hâtivement, j'enlève mon sexe de votre bouche et, avisant votre corps presque dénudé, je saisis vos hanches pour vous placer contre moi. D'un geste sur et lent, je pénètre votre intimité avec douceur mais puissance. La chaleur de mon désir inonde votre corps et vous ressentez l'énergie de cet assaut au plus profond de votre âme. Nos corps mêlés s'apostrophent, se répondent, dans une chorégraphie intense et intime. Tantôt puissant et bestial, le coït se mue en douceur complice, puis reprend de la puissance et de la vitesse. Chacune de ces transitions exacerbe les sens, se joue de nos frustrations et accentue nos sens à l'extrême. Nos respirations se synchronisent, nos gémissements se muent en cris. Ils se répondent, s'amplifient, quand tout à coup, je sens se serrer votre grotte contre mon glaive. Dans un dernier gémissement, votre corps s'emballe et, ressentant les à-coups caractéristiques de votre plaisir m'enserrant, j'inonde votre corps de ma semence tiède. Haletants, les yeux dans les yeux, nous signons à ce moment-là un contrat à la gloire du plaisir et du bonheur.

Assis, sur ce canapé, nous profitons béats de cet instant de grâce. Après quelques minutes en silence, je glisse à votre oreille « Peut-être serait-il temps de se tutoyer ».

Du virtuel au réelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant