Envie de mourir

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Mahr, année 852 :


« Soldat (T/n) dépêchez vous de ranger l'artillerie ! Me hurla mon supérieur.

- T-Tout de suite !

- Et arrêtez de tirer au flan ! »


   Je courais avec des tas de fusils dans les bras, mon chef me regardait faire en me méprisant. Je l'entendis parler avec un autre soldat, il se plaignait de mon travail que j'essayais d'exécuter du mieux que je pouvais. Je le détestais, il me rabaissait sans cesse sous prétexte que j'étais une femme et que je valais moins que lui. Je ne pouvais pas non plus me rebeller sous peine de mort, je n'étais qu'une esclave à son service, à courir de droite à gauche pour remplir les missions ingrates qu'il me confiait.

   Je ne m'étais pas engagée dans l'armée volontairement, mes parents m'y avaient jeté pour pouvoir se débarrasser de moi je le savais, ils n'avaient jamais eu envie d'avoir une fille comme enfant alors à la naissance de mon petit frère ils m'avaient jeté dans un orphelinat de guerre. A l'âge de quatorze ans je fus enrôlée de force dans la milice. J'ai du apprendre à me battre, à survivre en très peu de temps. Il y a deux ans je fus intégrée à l'unité spéciale du titan Charrette, malgré tout je continuais à faire le sale travail, je devais astiquer, nettoyer et même réparer les armes, le blindé et m'assurer du bon fonctionnement de tout le matériel.


« Tu as mal réparé ce fusil ! Cria mon chef. Où est-ce qu'on t'a appris à travailler comme ça ?! Qui m'a mis une moine que rien dans les pattes ?! »


   Il me jeta l'arme à priori défectueuse sur moi, j'avais le droit à un énième sermon de la journée. Je gardais la tête baisser, je serrais les dents, je devais empêcher mes larmes de couler. Alors que je m'attendais à me recevoir un coup j'entendis la porte s'ouvrir avant que mon chef ne lâche un léger cri de surprise.


« Tout va bien ? Émit une voix douce.

- Oui commandante. Je faisais juste remarquer à cette soldate qu'un fusil n'était pas en bon état. »


   Il mentait bien évidemment, il avait du prendre sa pose face à la commandante. Je ne regardais personne, je sentais juste les larmes sur mes joues. J'étais pitoyable à pleurer, je devais garder cela pour moi, je ne devais pas montrer de faiblesse devant quelqu'un, je le savais. Je me relevais rapidement en prenant l'arme contre ma poitrine.


« Je vais le réparer tout de suite. » Lâchais-je.


   Et je filais sans demander mon reste en ne jetant aucun regard derrière moi. Je courais à m'en faire mal aux jambes, mon souffle se faisait court, j'avais une douleur horrible dans la poitrine. J'entrais dans ma petite salle de réparation, on me l'avait attribué à la va-vite et j'avais du récolter tout les outils nécessaires pour pouvoir bricoler. Je me laissais tomber sur ma chaise et je grimaçais en essayant de me caler le plus confortablement possible. Je posais le fusil devant moi et je commençais alors à l'examiner, je cherchais d'où venait le problème. Je ne comprenais pas comment j'avais pu faire une erreur, cela faisait tout de même trois ans que je m'occupais de l'entretien des armes, j'avais un don pour cela. Très rapidement je remarquais qu'elle avait été trafiquer.


« Pourquoi cela ne m'étonne pas... » J'avais à peine murmurer.


Envie de mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant