Ce rêve est classifié [-12] pour les raisons suivantes : évocation de violence et de sang. Si vous n'êtes pas à l'aise avec ces thèmes, je vous déconseille la lecture de ce qui suit. Si vous êtes malgré tout curieux, n'hésitez pas à me MP pour un résumé moins sombre.
Je vivais dans un orphelinat, un immense bâtiment assez ancien où nos seuls parents étaient les membres du personnel qui nous suivaient depuis notre enfance. J'avais toujours été une enfant un peu solitaire, assez silencieuse et docile, et même maintenant que j'avais atteint l'adolescence, cette réputation me précédait. J'avais pris l'habitude de manger avec les surveillants et le personnel dans le réfectoire, au lieu de mes camarades, et je leur adressais rarement la parole. Je parlais toujours aussi peu, même si je tentais parfois de participer aux conversations politiques et régionales des adultes, avec le peu de maturité et d'assurance que j'avais.
Une vie bien ordinaire, pour des enfants bien extraordinaires. Chacun d'entre nous, dans cet univers, était doté de pouvoirs, appelées "aptitudes", bien à lui, et une grande partie d'entre nous étaient partiellement animaux, dotés d'oreilles, de queues, ou d'autres petits attributs qui rappelaient nos origines. Mais pour ma part, je n'étais qu'une enfant banale, dont les aptitudes restaient hypothétiques.
Peut être est-ce pour ça que quand ils ont attaqué, ils m'ont ignorée. Des dizaines d'adultes, drapés dans des capes et masqués, attaquant à plusieurs nos adultes, et kidnappant les enfants. Profitant de la confusion, j'ai observé la scène de ma cachette, et c'est avec horreur que j'ai vu le sang des adultes couler, et les corps inanimés des quelques uns qui s'étaient défendus être traînés sans ménagement. Puis l'horreur s'est muée en quelque chose d'autre. Une rage, une énergie immense, bouillonnant en moi comme prête à jaillir et tout détruire. Je pouvais sentir cette masse dans mon abdomen, tourbillonner sans fin, mais à cet instant, j'ai fait un choix. Je l'ai réfrénée. Et lentement, je suis sortie de ma cachette, et je les ai suivis.
Ils ne m'ont remarquée qu'une fois arrivés à leur campement de fortune, dans la forêt voisine. J'ai regardé lentement leur fausse gentillesse alors qu'ils tentaient de m'approcher pour me capturer. J'ai regardé les adultes et enfants, qui reprenaient conscience et me regardaient avec effroi. J'ai regardé leurs machineries effrayantes, les tuyaux qui rampaient au sol, les lames et les seringues. Puis je l'ai fait. J'ai laissée enfler la rage, serré mes dents et mes poings, puis hurlé. L'énergie s'est répandue dans chacun de mes muscles, comme de l'électricité faisant vibrer mon sang. Puis sans leur laisser le temps de comprendre, je me suis jetée sur eux.
J'étais bien plus petite qu'eux, mais pour chaque coups qu'ils pouvaient me donner, je leur en donnais une dizaine. Je les martelais jusqu'à les faire tomber au sol, agrippant leur cou de mes deux bras pour les jeter sans ménagement derrière moi, les frappant au cou, au ventre pour les faire suffoquer, aux genoux pour les faire ployer, aux bras pour les désarmer. J'étais impitoyable, et ils tombaient les uns après les autres. Les tuyaux subirent le même résultat, et prise dans ma folie, je me pris même à mordre à pleine dent le caoutchouc pour les éventrer. Profitant de ma diversion, les adultes avaient réussi à rompre leurs liens et s'assuraient d'évacuer les enfants et les blessés.
Peut être que c'est parce que je me suis rendu compte qu'ils avaient disparu que la rage est retombée. Ou peut être que j'étais juste trop fatiguée. Mais tout à coup, j'ai senti la tête me tourner, et les coups des quelques ennemis encore debout me faire vaciller. Rassemblant les quelques forces qui me restaient et les concentrant dans mes jambes, j'ai fait la seule chose qui me restait à faire: fuir. Après toute la destruction et les blessures que j'avais causées, les adultes n'étaient que trop contents de me voir partir, et au bout de quelques mètres, je compris qu'ils ne me poursuivraient pas. Quand j'ai hésité, ils m'ont même lancé des débris du carnage pour s'assurer que je ne revienne pas les attaquer. J'ai couru à travers les champs, perdue dans cette campagne que je ne connaissais pas, puis j'ai marché un long moment le long de la route, ignorant mes jambes qui tremblaient et ma vue un peu trouble. Je n'ai aucun souvenir de ce qui a pu se passer ensuite, mais il est probable que la fatigue ait eu raison de moi, et que je me sois effondrée sur le bas-côté de la route.
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Sweet dreams
General FictionRecueil de rêves pour garder une trace des aventures que mon cerveau me propose pour me relaxer la nuit. Spoiler: la plupart de ces aventures sont plutôt mouvementées, et tout sauf reposantes.