Suicidaire

« Vous verrez mademoiselle (T/n) votre rétablissement va vite se faire ici. » Me rassura un infirmier.

   Je le regardais par dessus mon épaule, il me souriait tout en poussant mon fauteuil roulant dans les couloirs. Il semble gentil, il n'a pas du être mit au courant de la cause de ma présence ici même, sinon il n'aurait pas ce regard bienveillant, cela ne devrait pas tarder, la lueur dans ses yeux changera alors, il me regardera avec pitié après.

« Si vous avez besoin de quelque chose vous pouvez m'appeler. Souriait-il. Je m'appelle... »

   Je ne l'écoutais déjà plus, je laissais mon esprit partir loin, je voulais m'évader dans un autre monde, un monde où tout est plus simple, où vivre n'est pas synonyme de jugement, de haine cacher, en bref, où les gens n'existent pas. Je remis une mèche de mes cheveux (C/c) qui me gênait derrière mon oreille, je laissais mes yeux (C/y) vagabonder sur les murs trop blanc à mon goût. Où m'emmenait-il déjà ? Je n'avais même pas retenu tellement cela m'importait peu.

   Nous arrivions dans une salle assez grande où se trouvait diverses choses comme : une bibliothèque, une table avec des jeux de société, des canapés, etc... Il me laissa là, j'avançais donc avec mon fauteuil jusqu'aux étagères remplies de livres, j'allais pouvoir me détendre ainsi, la seule activité que je préférais par dessus tout. J'observais les rainures à ma portée, à la recherche d'un titre intriguant, il y avait pas mal d'ouvrage, mais il n'y avait pas mon style favori, je grimaçais donc. Tant pis. Je pris le premier bouquin qui me semblait intéressant avant de me reculer et de me mettre à un bon endroit, loin du monde, à l'abri des regards.

« Voyons voir ce qu'il donne. » Pensais-je.

   Je commençais donc ma lecture, la première ligne, puis les suivantes, la première page, puis la seconde, et petit à petit je m'enfermais dans mon monde, j'essayais d'imaginer les décors qui étaient décrit, les personnages, ce qu'ils faisaient, leurs expressions, leurs voix. Je ne sentis pas le temps s'écouler, ni les va et viens des patients, pourtant je fus perturbée par quelque chose, je fronçais donc les sourcils pour relever la tête, me sortant de ma bulle pour chercher l'intrus qui me fixait. Je n'arrivais pas à identifier la personne jusqu'à ce que mon regard ne croise des yeux couleur charbon, ils me regardaient directement, comme si j'étais la seule chose présente dans la pièce. Un frisson parcouru mon dos, j'analysais donc le possesseur de ses pupilles, une jeune femme d'à peu près mon âge, la vingtaine, aux cheveux longs et noirs, de fines lèvres pulpeuses, un nez plutôt aquilin je dirais. Pourquoi m'observait-elle au juste ? Je secouais la tête, faisant voler quelques mèches de mes cheveux (C/c), pour pouvoir me concentrer de nouveau sur ma lecture. Maintenant que je savais ce qui me déranger j'allais pouvoir m'isoler une fois de plus.

   Quelqu'un vint me tapoter sur l'épaule, me faisant alors sursauter. Qui avait éclaté ma bulle de sûreté ? J'entendis un léger rire provenir de derrière moi, je tournais donc la tête, prête à foudroyer du regard l'individu qui venait de me déranger.

« Pardon, je ne voulais pas te faire peur, j'ai cru que tu m'avais entendu approcher. » Parla la femme brune.

   Je arquais un sourcil avant de l'examiner plus en détail, elle avait une béquille, donc je peux comprendre qu'elle pensait que je l'avais entendu, pourtant je n'y avais absolument pas prêter attention. J'ancrais mes yeux dans les siens pour chercher la raison de sa présence vers moi.