Chapitre 11

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Gabin a bien pris la nouvelle, il a moins bien pris d'être le dernier au courant par contre mais ça ne l'a pas empêché de débiter connerie après connerie tout le reste de la soirée. Lilou à passer son week end entier à la maison, coller à moi comme mon ombre et je ne me suis jamais senti aussi bien. Je me suis fait violence pour ne pas l'embrasser à chaque fois qu'elle est venue se caler contre moi en me disant qu'elle avait froid. Comme avant Sullivan. J'ai l'impression d'être redevenu le centre de son univers et j'adore ça. Ce n'est pas sain, pas correct mais je ne peux pas m'empêcher d'aimer ça. Les vacances sont arrivées sans même qu'on s'en soit aperçu. Il est trois heures du matin et je n'arrive pas à dormir. Lou dort dans mon lit et moi j'ai pris le matelas au sol. Comme d'habitude. J'aurais pu aller dans la chambre de mes parents et lui laisser ma chambre mais on a toujours fait comme ça et je n'ai pas envie que ça change. Je tourne sur le matelas en repensant à mes parents, j'ai essayé d'appeler mon père tout le week-end pour qu'il me donne des explications mais seul le répondeur m'a répondu. Je sens la colère m'envahir après la tristesse c'est le deuxième sentiment qui me domine. Je ne comprends pas bordel ! Depuis que ma mère est partie, je tourne tout ça dans ma tête, j'essaie de comprendre mais je ne vois aucune logique. J'essaie de me souvenir, putain j'essaie de savoir si un jour mes parents m'ont montré un signe de leurs affections et je n'ai quasiment rien qui me vient. Je me souviens vaguement d'une bataille d'eau autour de la piscine quand on avait treize ans avec Lilou, ses parents et ma mère mais pas de papa à l'horizon. J'essaie de me souvenir de mon premier jour d'école mais le nom de Mme Sanchez me vient. C'était ma nourrice jusqu'a mes huit ans. Après maman la licenciée et m'a fait prendre le bus et Mme Land venait me préparer mon gouter et me faire faire mes devoirs. Puis Mme Chourt prenait le relais, me préparais mon diner et me mettais au lit. Le matin je retrouvais mon petit déjeuner prêt et de temps en temps mon père ou ma mère. Sa me rend dingue. D'aussi loin que je m'en souvienne il ne se sont jamais occupé de moi. Ils ont toujours veillé à ce que je ne manque de rien, que je sois entouré des meilleures nounous mais j'avais besoin de mes parents. Je n'étais qu'un putain de gamin qui avait besoin de ses parents. Je me tire les cheveux et écrase l'oreiller sur mon visage pour étouffer mes larmes, je sens le matelas s'enfoncer près de moi, je suis torse nu et je sens la main de Lou qui caresse mon torse pendant que l'autre retire l'oreiller. Je me roule en boule et cache mon visage contre son ventre en posant ma joue contre ses cuisses nue. Ses bras m'encerclent et forme une cage protectrice autour de moi. Putain je l'aime ! Elle me caresse les cheveux doucement.

- Chut ! Tout va bien Julien ! Tu n'es pas tout seul...

Je me redresse à ses mots et regarde Lou dans les yeux et une larme roule sur sa joue, je l'essui avec mon pouce et elle appui sa joue contre ma main. Et à ce moment-là j'ai l'impression que c'est moi qui la protège.

- Pourquoi tu pleures ma Lou ?

- Pour toi Julien. Je n'aime pas te voir si mal.

C'est moi qui l'ai fait pleurer ? Putain quel con ! A partir d'aujourd'hui il est hors de question que Lou pleure pour moi ou à cause de moi. Je ne me le pardonnerais pas. Elle est la seule à être là pour moi, hors de question que je la blesse, que je lui mente.

- Ne pleure plus. Je vais bien. Grace à toi. Ok ? Elle hoche la tête et je continue. Je dois te dire un truc. A propos de Manon et moi.

- Pas la peine. Tony m'a expliqué que c'était pour faire chier Gabin. Je ne t'en veux pas de me l'avoir caché.

Je n'ai qu'une seule envie là tout de suite. C'est l'embrasser et qu'elle passe la nuit dans mes bras. Mais je n'ai pas le droit.

- Ju ?

- Oui.

- Tu veux bien m'embrasser ?

Je la regarde complétement perdu, ses yeux brillent et je regarde ses lèvres, sa bouche, pleine, pulpeuse et sexy. Putain oui je veux ! Mais je n'ai pas le droit.

Ce n'est qu'un jeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant