les chroniques de Gwendalavir - l'héritière

3.

Lana repris son souffle, elle avait oublié de respirer, soufflée par la beauté de ce qui l'entourait. L'animal étrange, un mélange de corps de biche, avec une tête qui avait des airs de sanglier avec ses dents pointues qui sortaient de sa bouche, avait vite détalé, surpris dans son repas par l'humaine qui était apparue devant lui.

Alors qu'à Paris il faisait déjà nuit noire, ici le soleil dardait ses rayons à travers la cime des arbres, nimbant la forêt d'une lumière féérique, presque surréel.

L'odeur qui se dégageait des plantes était un mélange d'odeurs de terre humide, et de mente poivrée se rendit compte mentalement la jeune fille.

Mais ce n'était pas la seule chose qui changeait, le gros pull qu'elle portait et qui convenait parfaitement à l'automne de la capitale, lui devint soudain insupportable quand elle pris conscience de la chaleur qu'il faisait dans ce monde ci. Son jean noir elle pouvait encore le supporter, mais elle entrepris d'enlever le gros pull de laine noir, pour le nouer autour de sa taille, elle se trouvait maintenant en débardeur de coton léger, qui convenait beaucoup plus à la température à présent.

Contente d'avoir choisit ses baskets noires plutôt que ses bottines à talon, elle entreprit de visiter la foret.

Elle marcha quelques minutes vers ce qu'elle devinait être l'est (elle était persuadée que le soleil venait à peine de se lever et marchait donc dans sa direction). Elle n'était pas lourde, mais chacun de ses pas s'enfonçait dans la mousse, étouffant le bruit de ses pas. Elle écoutait le bruit des oiseaux qui l'environnant, la mélodie qu'ils chantaient était très plaisante, et cela lui fit oublier ses problèmes quelques instant. Lorsqu'elle atteignit la piste, elle pris conscience qu'elle ne savait absolument pas où aller, ni même où elle était. Tout ce qu'elle savait, ou plutôt, ce dont elle était persuadée, c'est que l'endroit où elle se trouvait n'était pas Paris, et encore moins son monde terrestre en général.

- Dans quoi est-ce que je me suis encore fourré sérieusement ? Se demanda la jeune fille.

Un long sifflement d'un oiseau bleuté perché dans un arbre devant elle lui répondit. Comme pour lui dire qu'elle avait son destin entre les mains à présent. Du moins c'est le sentiment que sa tirade provoqua en elle.

Elle décida alors de suivre la piste vers le nord.

- Avec un peu de chance je trouverai une ville et ils pourront me renseigner sur l'endroit où je me trouve ! Se persuada Lana.

Elle marcha pendant une bonne demi-heure avant d'atteindre l'orée de la forêt, qui débouchait sur une grande plaine que la piste sableuse traversait. De part et d'autre du chemin, l'herbe souple, d'un vert pale qui tirait presque sur le jaune, ondoyait doucement au rythme du vent. Ce vent, Lana ne l'avait pas encore senti, à l'abri dans la forêt, mais il était bienvenu par cette chaleur. Elle poursuivit alors sa route, persuadée qu'elle trouverait bien quelque chose en suivant cette piste. Elle marcha jusque'à ce que le soleil atteigne son paroxysme, elle devina alors qu'il devait être midi, et son ventre criait famine. Elle gravit une petite bute pour avoir une meilleure vue du paysage qui l'entourait et repéra une petite étendue d'eau à sa gauche, où des animaux étaient en train de s'abreuver.

- Au moins l'eau à l'air potable, se fit-elle comme réflexion.

Arrivée au point d'eau, elle s'abreuva, et se rafraîchit le visage, maculé de poussière et de sueur par son voyage. Elle trouva un buisson de framboises (enfin quelque chose que je connais par ici), ce qui lui offrit un repas frugal, mais qui la requinqua pour le reste du voyage.

Le soleil commençait à baisser dans le ciel quand elle aperçut la ville

Elle était encore à une vingtaine de minutes de là, mais elle se dressait impressionnante dans la plaine, coupant le souffle.