AISSATOU,
j'ai reçu ton mot. En guise de reponse , j'ouvre ce cahier , point d'appui dans mon dessaroi ;notre longue pratique m'a enseigne que la confidence noie la douleur .
TON EXCISTANCE
dans ma vie n'est point hazard. Nos grand-mères dont les concessions ètaient sèparèes par une tapade èchangeaient journellement des messages .
Nos mères se disputaient la garde de nos oncles et tantes.
Nous nous avons usè pagne et sandales sur le méme chemin caillouteux de l'ècole coranique.
Nous avons enfoui, dans les memes trous ,nos dents de laits , implorant fees souris de nous les restituer plus belles .
Si les reves meurent en traversants les ans et les realites , je garde intact mes souvenirs , sels de ma memoire .
JE t'invoque, le passe renait avec son cortege d'emotion .
Je ferme les yeux. Flux et reflux de sensation : chaleur et ébolouissement , les feux de bois délice dans notre bouche gourmande,la mangue verte pimentée , mordue a tour de role .
Je ferme les yeux . Flux et reflux d'images , visage ocre de ta mére constellé de goutteletes de sueur, a la sortie des cuisines procession jacassante des filletes trempées revenant des fontaines. Le meme parcourt nous a conduite de l'adolescence a la maturité ou le passé féconde le present .
Amie,amie,amie, je t'appele trois fois.
Hier ,tu as divorcé. Aujourd'hui, je suis veuve .
Modou est mort. COMMENT te renconter ? On ne pas de rendez-vous avec le destin.
Le destint empoigne qui il veut , quand il veut . Dans le sens de vos désire ,il vous apporte plénitude. Mais le plus souvent il déséquilibre et heurte . Alors,on subit . Le coup de telephone qui a boulvése ma vie .
Un taxi hélé ! vite! ma gorge séche. Dans ma poitrine une boule immobile . Vite ! plus vite ! .
Enfin l'hopital ! l'odeur des suppurations et de l'éther melés . L'hopital des visages crispés,
une escorte larmoyante de gens connus ou inconnus , témoins malgrés eux de l'atroce tragedie.
Un couloir qui s'étire , qui m'en finit pas de s'étirer. Au boulot , une chambre . Dans la chambre ,un lit : Modou étendu déja isolé du monde des vivants par un dra s'avance , tremblante , et découvre le corps lentement . Dans le désordre d'une chemise bleue a fines rayures , la poitrine apparait velue, a jamais tranquille . Ce visage figé dans la douleur et ma surprise est bien sien ce front dégarni , cette bouche entrouverte . Je veux saisir sa main . Mais on m'éloigne . J'entend Mawdo , son medcin m'explique : crise cardiaque foudroyante survenue a son bureau alors qu'il dictait une lettre . La secretaire a eu la présence d'esprit de m'appeler. Mawdo redit son arrivée tardive avec l'ambulance . Je pense : LE medcin apres la mort . IL mime le massage du coeur effectué ainsi que l'inutile bouche a bouche . Je pense encore : massage du coeur , bouche a bouche , armes dérisoire contre la volonté divine.
J'écoute des mots qui creent autour de moi une atmosphére nouvelle ou j'évolue , étrangére et crucifiéé. LA MORT, passage ténu entre deux mondes opposés , l'un tumultueux l'autre immobile.
Où me coucher ? le bel age a ses exigences de dignité . Je m'accroche a mon chapelet. Je l'égréne avec ardeur en demeurant debout sur des jambes molles. Mes reins battent la cadence de l'enfantement Tranches de ma vie jaillies inopinément de ma pensée , versets grandioses du coran paroles nobles consolatrices se disputent mon attention .
Miraclesb joyeux de la naissance , miracles ténébreux de la mort. Entre les deux , une vie un destint , dit Mawdo BA .
Je regarde fixement Mawdo . Il me parait plus grand que du de coutume sans sa blouse blanche .
Je trouve maigre . Ses yeux rougis témoigne de quarante d'annéés d'amité .
J'apprecise ses mains d'une beauté racée d'une finesse absolue . MAIS souples habituées a depister le mal . ces mains la , mues par l'amitié et une science rigoureuse , n'ont pu sauver l'ami.
A SUIVRE POUR LE CHAPITRE 2
A BIENTÔT 🔜
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UNE SI LONGUE LETTRE
PoetryRamatoulaye, la narratrice vient de perdre son mari Modou dont elle était la première épouse. Elle met alors à profit les 40 jours de deuil que lui impose la tradition sénégalaise en écrivant une lettre à sa meilleure amie Aïssatou, exilée aux Etats...