Cursed hotel | TAEHYUNG |

8. Le baiser de Judas

Le baiser de Judas

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"Madame, madame réveillez vous !" chuchote une voix plutôt agressive à côté de moi. J'ouvre les yeux difficilement, il y a quelques secondes j'étais encore plongée dans un sommeil profond et j'ai du mal à enregistrer tout ce qu'il se passe.

À travers les grandes baies vitrés de la chambre, je peux voir que le jour est à peine levé, le ciel est teinté de jaune encore partiellement. Mes yeux se tournent vers l'hôtelière à côté de moi et je réalise que je ne l'avais jamais vu avant. C'est vraiment étrange de se faire secouer hors de son sommeil comme ça...

"Qu'est-ce qu'il se passe ?" je grogne doucement en m'enroulant dans la couverture encore plus. Je n'ai qu'une envie c'est de retourner dormir.

"Je -je n'ai pas beaucoup de temps-" son accent est très prononcé. "Il faut que vous partiez madame !" Le ton paniqué de sa voix me sort complètement de mon sommeil, je me redresse et la fixe, sans comprendre la situation.

"Comment ça ?"

"Mr Kim, il est- il est dangereux, il faut que vous rentriez chez vous au plus vite !" elle me regarde les yeux larmoyants et je sens mon coeur se serrer un peu dans ma poitrine suite à ses mots.

"Vous avez du mal comprendre, Mr Kim m'aide justement à rentrer chez moi." je tente de lui expliquer mais elle secoua vivement de droite à gauche.

Son comportement commence à me faire paniquer, j'ai compris que V n'est pas quelqu'un du même monde que moi, mais je ne suis pas en danger, bien au contraire. Mais alors à quoi rime tout ça ?

"Non madame, justement !" Elle reprend sa respiration paniquée et je suis d'un coup suspendue à ses lèvres. "Je ne devrais pas vous le dire, ils me tueront s'il l'apprennent mais-" mon coeur se serre encore plus, je n'aime pas la tournure que prend sa phrase. "Il vous retient ici, et nous a ordonné de jouer le jeu pour que vous ne vous doutiez de rien." elle me fait une blague là ? "Vous devez partir, c'est un homme extrêmement dangereux, vous n'êtes pas d'ici alors vous ne savez pas mais-"

"Qu'est-ce que vous racontez ? Quelqu'un m'a volé mon passeport il m'aide en attendant que j'obtienne les papiers nécessaires pour rentrer !" dis-je dans un espoir vain de me raccrocher à ce que je pensais être vrai. La désillusion me quitte petit à petit.

"Non, c'est un mensonge ! Personne ne vous a volé ! Nous avons retrouvé votre sac ce soir là et Mr Kim nous a ordonné de faire comme si ce n'était pas le cas, il l'a pris et-"

Je me sens m'écrouler de l'intérieur, mon cœur me fait mal. Il m'a vraiment fait ça ? Je n'arrive pas à le croire. Ça me dévaste, ça ne peut pas être vrai je refuse d'y croire. "C'est pas possible..." les larmes me piquent les yeux. c'est de la folie, pourquoi est-ce qu'il ferait une chose pareille ?

"Je l'ai vu de mes yeux, votre sac, il était vert et votre téléphone dedans est mauve, votre passeport et même rangé dans un étui en cuire, je ne vous mens pas madame."

La dernière lueur d'espoir s'éteint lorsque je reconnais la description détaillée de mes affaires. Je me sens complètement trahie, mon coeur me fait terriblement mal, merde, je suis si stupide.

"Je ne peux pas rester, l'homme qui garde votre porte va se douter de quelque chose." elle chuchote enfin en attrapant ma main doucement. "Je vous en prie, ne me dénoncez pas, ma vie en dépends !" elle me regarde, les yeux tristes et angoissés.

"Je ne dirais rien." je réussis à répondre à travers ma gorge nouée par la tristesse et la douleur.

Elle me donne un sourire triste et se relève en me disant une dernière fois de partir en courant dès que je le peux. La femme disparait ensuite derière la porte, sans un bruit, comme si elle n'était jamais apparue, me laissant dévastée devant le levé de soleil séoulien.