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Le commencement

Les paroles de mon père résonnaient dans ma tête comme un écho persistant. "Mon fils tu es un homme maintenant. Une nouvelle vie commence pour toi, ramène-moi ce diplôme et sors grandi de cette expérience, et sache que même si je suis à onze mille kilomètres de toi, je t'aime. Ne l'oublie jamais."

Ces mots, chargés d'une émotion que je n'avais jamais vue chez lui, résonnaient dans le silence de l'aéroport. Les larmes dans ses yeux étaient une fissure dans la façade de force qu'il avait toujours arborée. C'était la première fois qu'il me laissait seul, dans cette ville inconnue, alors que je pouvais encore sentir l'étreinte de mon île natale, la Réunion, dans mes souvenirs.

Je suis Matis EAGLE, dix-neuf ans, sur le point de plonger dans une aventure qui allait redéfinir ma vie. Montpellier, cette métropole estudiantine, devait être le théâtre de mes nouveaux défis. Pourtant, je l'avais choisie non pour ses salles de classe, mais pour ses nuits vibrantes et ses mystères à découvrir.

Depuis toujours, j'ai été attiré par le mystère féminin, peu importe la couleur des cheveux ou la taille. Pour moi, l'essentiel était la finesse, l'intelligence, et cette touche de classe qui distinguait les femmes extraordinaires. Ma quête de plaisir et de découverte allait commencer dans cette ville aux promesses séduisantes.

Ma vie, si elle pouvait paraître banale pour certains, allait se révéler extraordinaire à ma manière. Mais pour comprendre, il faut remonter dans le temps.

L'île de la Réunion, berceau de mon existence, semblait être un monde à part. Mes parents, des modèles d'austérité, nous avaient élevés, ma sœur et moi, dans le strict respect de valeurs qui semblaient provenir d'une autre époque. L'éducation rigoureuse qu'ils nous avaient offerte nous avait éloignés des caprices de la mode et du style.

L'école, pour eux, était un sanctuaire où l'on acquiert des connaissances, et non un défilé de tendances. Je me souviens encore des sandalettes en cuir imposées au collège pour soi-disant préserver mes pieds. Mon côté athlétique ne compensait guère les aléas de l'acné, mais cela ne m'empêchait pas de manœuvrer avec l'assurance d'un Don Juan.

L'éloignement de mes amis, ma séparation d'avec la routine insulaire, constituait un drame que je n'avais pas anticipé. La veille de mon départ, hésitant entre deux mondes, il était trop tard pour faire marche arrière. L'aéroport de la Réunion devenait le théâtre de mes adieux, mes yeux embués lançant des signes déchirants à mon père.

Et ainsi commençait mon voyage, une page nouvelle à écrire, entre les ombres envoûtantes de Montpellier et les souvenirs lointains de mon île natale.