Le Bien ou le Mal

Prologue

   Il est 10h15 lorsque ma vie a été bouleversée à tout jamais. Un morceau de Mika, "Relax" a pris place dans ma chambre, marquant une ambiance assez détente. Je suis avec mon petit-ami, Julian, dans notre lit, lieu dans lequel tous nos problèmes disparaissent. Lit situé dans le petit appartement de mes parents, me servant à faire mes études. Il fait un temps gris aujourd'hui, une température douce, voire froide pour ceux qui ne savoure pas à sa juste valeur le mois de Novembre. Mais pourtant, ce jour là est différent. Depuis la veille au soir, mon dos me fait un mal de chien. Julian est inquiet : des ecchymoses parcourent, de manière assez significative, mes omoplates.

- Je pense que tu peux peut-être me soulager...

   Je fis un sourire aguicheur à Julien, qui ne purésister face à mon invitation. Des vibrations stimulent mon oreiller, et je comprends que ce n'est pas par miracle magique. Je jette un coup d'œil sur mon téléphone, même si Julian déteste ça lorsque nos corps s'entremêlent. Mais, cette fois, mon intuition me pousse à regarder.
Le prénom de ma cousine s'affiche, gage d'inquiétude, elle qui ne m'appelle que très rarement, depuis plusieurs mois.

- Figure-toi que ce n'est pas le bon moment Emilie, je suis en pleins ébats... Dit-je, sur le ton de la rigolade.

- Salut Cali, il faut que je te parle.

- Euh... Oui ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

-  Aurélie est décédée hier soir.

Un long silence accaparait la place de la jolie voix du chanteur.

- Elle a eu un grave accident de voiture. Elle est morte sur le coup.

Mes oreilles commençaient à bourdonner.

-Cali.. ? Tu es là ?

- Comment tu peux m'annoncer ça comme ça ! Comment tu peux être sûr de toi ? Comment tu sais que c'est elle, hein ?

- Je suis désolée...

   Tout s'écroula autour de moi. Le sonde la musique s'abandonna parmi le chaos de mes pensées. Je revis son visage. J'entendais ses rires, ce son si mélodieux imprégna mes oreilles. Je sentais ces doigts qui me caressaient la joue, comme elle savait si bien faire. Et je hurle. Je hurlais de rage, de tristesse,mais aussi de douleur. Bordel, ce que mon dos me fait mal. Elle n'est pas partie, pas déjà... Pas à 21 ans. On ne peut pas m'enlever mon amie. On avait encore tellement de choses à partager...

- Cali ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

   Je ne répondais pas. Ma vie n'avait plus aucun sens. Et Lou ? Et Maria ? J'imaginais seulement ce qu'elles devaient ressentir, ce qu'elles vont devoir traverser,maintenant que leur sœur, leur fille, n'est plus.

- Cali... Parle moi...

- Je...

   C'est ça, psycho somatiser ? Ressentir par la douleur physique ce que le cerveau ne peut plus supporter ? Mon dos me fait tellement mal. Il faut que je me lève.

- Julian... Aide-moi à me lever, s'il te plaît.

   Il mit son bras autour de ma taille,ce qui me fit pousser un cri atroce. Mes jambes essayaient de me porter tant bien que mal. Je me redressais, j'essayais de me tenir droite, mais mon corps en avait décidé autrement. Est-ce que c'était ça ce que l'être humain ressent lorsqu'il perd un être cher à son cœur ? Mes os craquaient toutes les secondes. Je me sentais partir peu à peu. Julian arracha un cri à faire pâlir tous les voisins de l'immeuble.

- Ca...Cali... Ton dos...

Il tremblait, me pointant du doigt.

- Julian... Lilie est partie...

   Un bruit sourd envahit la pièce. Julian ne me soutenait plus. Son corps était allongé à mes pieds, convulsant, et les yeux révulsés. Je rampais tant bien que mal vers mon téléphone, chaque mouvement me faisant souffrir de plus en plus. On y est presque... Je parviens à me hisser sur le lit, en décochant un regard à mon reflet sur le miroir accroché juste enface. Quelque chose surélevait mon débardeur, à l'endroit précis de mes douleurs.

- Qu'est-ce que...