Prologue - La Chute De Shiganshina

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"Ce jour-là, l'humanité s'en est souvenue. La terreur d'être dominée par eux. L'humiliation d'être emprisonnée dans une cage."

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PDV KATARINA :

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D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été une lève-tôt : peu importe l'heure à laquelle je me couchais j'ai toujours été la première à me lever. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui me manquait de faire la grasse-matinée comme mes deux petites sœurs et mon petit frère.

Je poussa un soupir de mécontentement en regardant par la fenêtre lorsque je remarqua que le soleil n'était même pas encore levé. Avec toute la discrétion dont j'étais capable - c'est-à-dire aucune - je sortis rapidement de la chambre que je partageais avec mes deux autres sœurs : Lyna qui avait onze ans et Hella, neuf ans. Cette dernière poussa un ronflement sonore et je m'en amusa avant de me diriger vers le petit salon.

Je ne fus pas étonnée de ne voir ni mon père, ni ma mère. Nos parents travaillaient souvent sur le marché le dimanche matin afin de récolter plus d'argent pour préparer notre avenir. Je me regarda un instant dans le miroir qui surplombait le mur à l'entrée et ne fut pas très satisfaite de voir la personne que je reflétai.

Mon reflet - une adolescente de quinze ans plutôt maigre et assez pâle me regardait d'un air réprobateur de ses yeux noisettes. Mes longs cheveux noirs et lisses, qui semblaient particulièrement secs ces derniers temps, m'arrivaient jusqu'en bas du dos tandis que mon petit nez relevait frémis lorsque de la poussière vola près de mon visage.

Je me détourna vite de cette image que j'avais en face de moi et qui ne me plaisait pas. J'attrapa vivement le panier en osier qui traînait sur la grande table et sortit à l'extérieur tandis que les premiers rayons du soleil venait caresser mon visage avec chaleur : la journée promettait d'être belle.

Comme me l'avait demandé mon père la veille, je passa la majeure partie de la matinée à ramasser le raisin dans les vignes afin que ma mère le transforme en vin. La récolte ne fut pas fameuse étant donné que beaucoup de fruits n'étaient pas encore bien mûres. Cela m'agaça particulièrement puisque nos bénéfices se faisaient surtout grâce à celle-ci. Les gros porcs des Brigades Spéciales semblaient adorer le vin qu'on leur préparait - selon mon père - et ils étaient prêts à y mettre le prix.

Je rebroussa chemin pour retourner chez moi - chez nous.

- Je suis rentrée, dis-je en arrivant.
- Salut, répondit Lyna sans lever les yeux, avachie sur le fauteuil du salon, un livre à la main.
- Tu en as mis du temps, reprocha Hella.
- Tu n'auras qu'à te réveiller plus tôt la prochaine fois, soupirai-je en posant le panier sur la table. Ewen dort toujours ?
- Toujours.
- Très bien, réveillez le d'ici une petite demi-heure, je vais ramener le repas à papa et maman.

Hella acquiesça tandis que Lyna continuait sa lecture avec ferveur et excitation. Je sortis de chez nous d'un air insouciant, rêveur, sans me douter que c'était la dernière fois que je mettrais les pieds dans cette maison.

C'est en étant presque arrivée sur la place du marché que le drame commença. Il y eu un bruit sourd en même temps qu'un éclair zébrant et illuminant le ciel bleu puis un tremblement, une secousse.

L'onde de choc m'avait projeté à terre et je pesta en voyant le repas de ma mère et de mon père gaspillé sur le sol.

- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que c'est ? bredouilla un homme que je ne connaissais pas sur ma droite.

"Nous Avons Offert Notre Cœur." Où les histoires vivent. Découvrez maintenant