Chapitre 1 - Amour et haine

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L’avion se posa, et je fus accueilli par Kévin et Pete. Après les avoir salués, je fis le récit de tout ce qui s’était passé depuis mon départ, de mes adieux à Danny et Chris à ma dernière journée au lycée, en passant par la réaction inattendue de Brent. Pete me donna les dernières nouvelles de notre nouveau lycée.

Apparemment, la nouvelle de mon arrivée prochaine s’était déjà répandue. Peu avant mon bref retour chez moi, j’avais eu le malheur d’être désigné pour une démonstration de lutte en cours de sport. Mon adversaire était un élève de terminale qui faisait partie de l’équipe de lutte du lycée. Seulement voilà, j’avais été en finale du championnat régional l’année précédente, et quand l’élève, qui se prénommait Brent, curieux hasard, avait tenté une prise maladroite, j’avais contre-attaqué et l’avais plaqué au sol. Il avait plutôt mal pris sa défaite, évidemment. Il avait essayé de m’entraîner dans une bagarre ce jour-là et n’avait échoué qu’en raison de l’intervention d’un prof.

Depuis, Brent faisait courir la rumeur selon laquelle j’aurais triché pour le battre, et racontait à qui voulait l’entendre qu’il allait me faire la peau.

– Il est encore vraiment remonté, Bri. Est-ce que tu crois que c’est bien prudent de rejoindre l’équipe de lutte ?

– Bien sûr ! J’adore la lutte, et tu le sais.

Pete acquiesça, mais avait l’air inquiet. Nous savions tous deux que je pouvais triompher de Brent dans un combat individuel, mais il était peu probable qu’il m’attaque seul. Il pouvait compter sur sa bande pour lui donner un coup de main. Heureusement, Jason, le frère adoptif de Pete, avait son propre groupe d’amis, et ils me viendraient en aide si une bagarre éclatait. J’étais sous leur protection. L’avenir dirait si j’en aurais besoin.

– J’espère que tu sais ce que tu fais. Il a vraiment envie de te coller une raclée.

– Ne t’inquiète pas, mon coeur. Je n’ai pas peur de lui.

– Je sais. Je me fais surtout du souci pour la vingtaine d’autres mecs avec qui il traîne.

– Nous aviserons en temps voulu. Vraiment,  Pete, il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Il me sourit et articula silencieusement « menteur ».

Nous atteignîmes le retrait des bagages après une longue marche. Pete m’aida à récupérer mes valises et un carton assez imposant, qui contenait une partie de mes vêtements et de mes effets personnels. A nous trois, nous parvînmes à hisser mes affaires sur un chariot et à les faire rentrer dans le minivan. Pete monta à l’arrière avec moi et se pencha pour fermer la porte coulissante. Au passage, il me plaqua contre mon siège et m'embrassa fougueusement sur la bouche, tout en frottant son entrejambe contre moi.

– Hum, les garçons, est-ce que vous pourriez remettre ça à plus tard ? J’aimerais rentrer à la maison et je n’ai pas spécialement envie de faire les cent pas en attendant que vous ayez terminé.

Nous lui adressâmes un regard innocent et répondîmes « Comment ? »  en chœur. Il se contenta de secouer la tête en souriant et démarra la voiture. Pete et moi nous tînmes la main pendant tout le trajet jusqu’à la maison des Patterson à Hillsboro. Je passai mon bras autour de ses épaules en chemin.

– Tu m’as manqué, Pete.

– Tu m’as manqué encore plus.

J’esquissai un sourire et nous nous lançâmes dans le jeu du « Qui a manqué le plus à qui ». Kévin devait nous trouver insupportables.

Il se retourna brièvement et dit :

– Vous êtes écœurants, les garçons. Je pensais que Sharon et moi étions déjà des cas désespérés, gloussa-t-il, mais vous êtes pires. Mettez-vous d’accord sur le fait que vous vous êtes manqués mutuellement et restez-en là. Sinon, je n’aurai jamais la paix.

Pour l'amour de Pete tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant