Juste le temps d'attendre

Les flocons qui tombaient, pour se fondrent parmi tant d'autres, représentaient à présent mes pensées. J'étais penchée sur le rebord de ma fenêtre, à les regarder tomber un à un sur le sol, maintenant tapissé de blanc. L'air, glacial, rosissait mes joues, et le froid pénétrait mes poumons. L'horloge sonnait 22h00.
Cela devait faire une heure que j'étais plongée dans mes pensées, à regarder, ce que j'appelais "l'enfer".
Il fait froid, on tombe facilement malade, et on est toujours recouvert de mille et une couches. Fidèle à une allure, que l'on pourrait qualifier de ''Mr Pingouin''.
Pourtant, la neige, elle, ne me déplaît pas tant. Elle a, je trouve, une capacité assez particulière de déchiffrer mes émotions; sous toutes ses formes.
Comme si, d'un instant à l'autre, tout pouvait changer. Pour tout vous dire, je la trouve aussi belle que vide. '' Un peu comme moi'', me dit-on.
Les secondes semblent être devenues des minutes, des minutes d'attente. Le silence écrasant de la pièce, et le bruit de la trotteuse, résonnaient dans ma tête comme une vieille berceuse.
Soudain, l'air me manqua. Un bruit résonna dans la pièce, surpassant celui de l'horloge. Je fermais ma fenêtre rapidement, me jetant sur ma table de chevet pour atteindre mon portable, déchaîné. Sur l'écran d'accueil, seul un cœur d'affichait. Je répondis à l'appel avec tant de bien que mal, mes doigts étaient gelés. Puis soudain, le silence.
-Allô ?
-Salut Snow! T'es occupée ? Je te dérange pas ?
-Pas le moindre du monde !
22h03.

                                                                       FIN.