LA FILLE DU PRÉSIDENT

L'equilibre fragile des liens

New York : Upper East Side

En cette fin de juillet, la chaleur étouffante rendait le sommeil de Lincoln insaisissable. 

Malgré la climatisation, qui aurait dû lui apporter un certain réconfort en atténuant la chaleur, l'effet de l'alcool et sa fatigue perturbaient ses perceptions, rendant l'air frais presque inconfortable et accentuant son malaise. Agacé, il l'éteignit et ouvrit grand les portes-fenêtres de sa chambre, cherchant désespérément un peu d'air pur, d'une brise naturelle capable de lui apporter un véritable apaisement. L'air frais de la nuit finit par l'envelopper doucement, le guidant vers un sommeil profond et réparateur.

Cependant, ce repos tant désiré fut de courte durée.
Trois heures plus tard, un bruit assourdissant venu du rez-de-chaussée le fit sursauter, l'arrachant brutalement à ses rêves. Quelqu'un avait pénétré chez lui.

Son cœur se mit à battre la chamade alors qu'il essayait de comprendre ce qui se passait.

Ses yeux encore ensommeillés, Lincoln jeta un coup d'œil à son horloge de chevet : il était 7 heures. Il était beaucoup trop tôt pour se lever après la soirée qu'il avait passée.

Ses pensées dérivèrent vers les événements de cette nuit, dont il ne se souvenait que par bribes. Il se rappelait avoir accepté un pari stupide avec ses sœurs, qui avait rapidement dégénéré en chaos.

Pourquoi avait-il encore accepté alors qu'il savait pertinemment qu'il perdrait ?

Lincoln secoua la tête pour chasser ces pensées de son esprit, sachant qu'elles ne feraient qu'aggraver son mal de tête naissant.

Il se leva péniblement de son lit king size ; sa tête tourbillonnait, son estomac grognait et sa bouche était sèche. Les "joies" de la gueule de bois. Il réalisa alors que suivre Anya et Lexa dans leur soirée arrosée et pleine de jeux absudes avait été une très mauvaise idée. Et pour couronner le tout, l'intrus qui avait pénétré chez lui faisait un bruit infernal,ce qui ne faisait qu'ajouter à son malaise.

Lincoln se dirigea vers la baie vitrée de sa chambre, qui offrait une vue magnifique sur le skyline de l'Upper East Side. La vue était à couper le souffle, et comme chaque matin lorsque la météo le permettait, il prenait quelques instants pour apprécier la brise matinale qui s'engouffrait dans la pièce.

Après s'être simplement vêtu d'un pantalon, il décida finalement de descendre pour découvrir laquelle de ses sœurs avait choisi de lui casser les pieds ce matin.

En traversant sa salle de séjour baignée de lumière, Lincoln se rendit dans la cuisine. Il fut surpris et légèrement choqué de voir Anya en sous-vêtements, en train de fouiller dans ses armoires. Il cligna des yeux plusieurs fois pour s'assurer que ce qu'il voyait était bien réel.

Il demanda, perplexe :

- Je peux savoir ce que tu fais dans ma cuisine habillée comme ça ?

Anya, prise sur le fait, sursauta en entendant la voix de Lincoln et se retourna brusquement vers lui.

- Tu m'as fait peur ! s'exclama-t-elle en se dirigeant vers la machine à café.

Néanmoins, Lincoln choisit délibérément d'ignorer les mots de sa sœur.

- Que fais-tu ici ? répéta-t-il.

- Je suis venue me faire un café, répondit-elle d'une petite voix. Je n'en avais plus chez moi, et le tien est meilleur...

Mais leur échange fut brusquement interrompu par un claquement sonore : la porte d'entrée se fermait avec fracas. 

Lincoln grogna en reconnaissant le bruit, conscient qu'il s'agissait probablement de Lexa. Celle-ci fit son apparition avec une présence calme et une assurance tranquille, contrastant avec l'atmosphère légèrement tendue dans la cuisine. Vêtue d'un short et d'un débardeur noir, elle se dirigea vers eux avec une aisance naturelle.