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Il y avait eu un lourd silence. Comme un Spleen*, ou juste une forte impression d'avoir absolument tout perdu. Avait il rêvé pendant tout ce temps ? Tout cela n'avait réellement été qu'illusion depuis son commencement ? Jungkook voulait y croire, de tout son cœur, de toute son âme. Il priait pour que ce qu'il avait vécu ne soit pas qu'un simple trip, démontrant fortement son désespoir vis à vis de sa vie actuelle. C'était dur, bien difficile de faire un point après ça. Était il devenu fou ? Il ne pouvait s'empêcher de douter, de réfléchir, d'avoir peur.

En face de son bâtiment de travail, son visage était comme décomposé. Ses grands yeux de biches strictement levé vers le ciel gris. Il soupira à s'en fendre l'âme en mille, posant ainsi son pieds à l'intérieur du bâtiment. Pourtant les regard qu'on lui portait n'était pas inhabituel. Comme s'ils s'étaient tous quittés hier, définitivement, rien n'avait changé. Il ferma les yeux voulant faire partir cette sensation qui restait implantée dans son ventre avec fermeté et violence. Ça lui faisait mal, ça le rendant lourd, cela rendait la vie insupportable. Il se demande alors pourquoi.

Avait il mérité ce châtiment ? L'amour lui manquait, celle de sa famille, de ses amis, l'attention de Jimin. L'amour qu'il avait envers lui même. Ses contours étaient redevenus immondices, son existence un cauchemar morne. Coincé, emprisonné de cette société qui l'avait obligé à faire tous les mauvais choix. Lorsqu'il avait abandonné la fac à cause de ses problèmes de drogues qui devenaient dangereux, c'était la que la rupture avec ses parents s'était faite. Ses amis de l'école étaient tous des toxicos et ceux qui ne l'étaient pas avaient choisi de s'éloigner.

Jungkook était lui même devenu toxique, la descente aux enfers, lente et agonisante avait alors débuté ce jour la. Il se sentait démuni, achevé mais inachevé, perdu et sans repaire. On était samedi, ses seuls jours de repos de la semaine étaient mercredi et dimanche. Pourtant, il avait tellement peu de chose dans sa vie, qu'il travaillait tout de même. Mais alors qu'il s'apprêtait à se changer, scrutant la poussière voler, briller à travers les petits rayons de lumière matinal qui entraient de part les trous des volets. Ils avaient l'air gracieux, léger, libre, dans une danse calme, d'une lenteur affolante.

Personne ne pouvait les attraper, personne n'avait d'emprise sur eux. Était il normal d'avoir envie de le devenir, il n'était déjà que réduit à ça. Des grains de poussière. Alors pourquoi pas ne pas le devenir réellement, cela serait peut-être mieux finalement. Il enviait la liberté inatteignable, indéfinissable, celle du bonheur. Cette vieille pièce qui sentait la cigarette à plein nez et le renfermé, il détestait ça. Tout plein de tenues aussi obscènes les unes que les autres étaient emmagasinées ici. Quand il pensait qu'il allait devoir les reporter.

Il se sentait honteux, il n'avait rien contre les gens qui le faisait pas envie mais lui c'était définitivement pas son trip. La porte s'ouvrit derrière le faisant enfin réagir, étant obnubilé par ses pensées noires. Il fronça les sourcils devant l'une des filles qui était arrivé à peu près en même temps que lui, celle ci ne lui portait jamais grande attention habituellement. Alors il l'interrogea du regard, la jeune femme lui disant qu'un client l'avait demandé lui et seulement lui. Lorsque le brun avait finis par suivre sa collègue jusqu'à la chambre où il était attendu il ne pouvait cesser d'appréhender.

Jk:" Vous ... m'avez demandé..?" Souffla t-il peu rassuré.

L'homme dans la vingtaine qui devait sûrement avoir son âge se tourna laissant apparaître ses traits distinctif. Le souffle de jungkook se coupa, c'était pas réel. Hein ? Cela ne pouvait pas être lui. Comment avait il fait pour arriver ici ?

Jm:" Ça fait longtemps... je suis content de te voir après autant d'années."

Le brun n'en répondit rien, ses yeux cernés fermement fixés sur son vis à vis.

Jm:" Tu es toujours aussi beau Jungkook."

Toujours rien. Pas un seul mot. Jimin tendait alors une cigarette à son ancien camarade l'invitant à venir près de lui. Le brun s'exécuta d'un mouvement lent et hésitant, pourtant, il n'avait pas peur. C'était Jimin après tout. Celui ci lui tendait alors son bâton de nicotine avec un visage particulièrement content de revoir le plus jeune. En vue des conditions, tout cela paraissait étrange, pourtant il n'y avait aucune gêne. L'aîné apporta sa main aux lèvres de Jungkook, le brun les ouvrant avec légèreté. C'était ainsi que leur première contacte depuis autant d'années avait été fait.

Le plus grand scruta alors le paysage à travers la fenêtre ouverte en grand, il se rappelait alors. Si cela était un rêve, pourquoi Jimin avait il l'air plus proche de lui à présent ? C'était comme si lui aussi se souvenait de cette nuit de fête, de cette danse endiablé qu'ils avaient vécus. De leur étreinte impromptue, de leur petit moment à deux, dans le silence le plus complet. Ils ne s'étaient jamais réellement parlé, car seul leur yeux suffisaient. Encore aujourd'hui, Jungkook le voyait d'une façon claire, il redonna la cigarette à Jimin celui ci la remettant entre ses lèvres pulpeuses. Il ne lui demanda rien, ni pourquoi il avait finit ici, ni s'il l'avait choisi.

Le brun quant à lui, ne posa aucune question. Ni comment il l'avait trouvé, ni pourquoi il avait voulu le voir. Il n'avait définitivement pas besoin des réponses à toutes ces interrogations. Seul leur silence suffisait à le contenter, à tout lui raconter, à savoir à quel point il lui avait manqué. Jimin n'était pas la pour ses services, il était là pour voir un ancien camarade avec qui il avait de fortes affinités. Le brun en était ravie, alors il lui offrit un petit rictus, le blond pressant sa main dans la sienne. Ce fut les seules choses qui arrivèrent cette matinée là. Mais ce que Jungkook avait ressentit par cette simple pression de main, lui avait bien tout dis.

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Fin de chapitre !

Et oui les petits moments mignons du jikook vont enfin commencer ;)

*Le Spleen est un terme venant de l'anglophone, apporté en France par Diderot. C'est en réalité une douleur, une irritation de la rate, mais en littérature, c'est un mal-être profond. Faisant référence à la mélancolie du passé et des temps antérieurement joyeux ou pas. Comme la sensation de mal au niveau du ventre quand on se sent émotionnellement très mal, et bien c'est ça ! La personne notoire qui l'utilise le plus est bien sûr Charles Baudelaire.

Sur ce, la biz de l'auteur <3

- 𝕱𝔲𝔠𝔨 𝔦𝔱 𝔦 𝔩𝔬𝔳𝔢 𝔶𝔬𝔲 - ʲⁱᵏᵒᵒᵏ -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant