Mots imposés : lavomatic, un évadé, science-fiction, une promenade, une pancarte
Le réveil sonne. Une fois, deux fois puis une troisième fois. Enfin, une main surgit des draps pour éteindre cette foutue sonnerie. Une main accompagnée d'un gémissement rauque. L'homme se tortille dans tous les sens dans son lit, dans l'enveloppe chaude de ses draps. Mais malheureusement il sent qu'il va finir par se réveiller, ses yeux vont finir par s'ouvrir et rien ne sera plus aussi confortable. Après quelques minutes de lutte acharnée, il finit par ouvrir les yeux, une fraction de secondes, car la fraction d'après, il dû les refermer : beaucoup trop de lumière. Il retenta sa chance une seconde fois, en y allant progressivement. Enfin il ouvrit largement les yeux. Il regarda un instant autour de lui, afin de vérifier qu'il était bien dans son taudis d'étudiant. Malheureusement c'était le cas, et un taudis mal rangé qui plus est. Il attrapa son smartphone qui était posé sur sa commode à sa gauche, il était 11h27. Il commença à regarder le fil d'actualité des réseaux, Instagram et Twitter principalement. Tout cela dura un certain temps car il redoutait la prochaine étape : se lever de son lit. Son lit n'est pourtant pas un lit « king size » avec un matelas moelleux, on tend plus vers le contraire, mais en l'espèce, sa couverture lui offre une sorte d'armure contre le froid de la pièce qu'il peut déjà sentir sur ses bras déjà sacrifiés. Pour rien au monde il n'aurait voulu sortir de ce cocon.
Après une quinzaine de minutes, il se décida enfin à franchir la deuxième étape, poussé par une témérité insoupçonnée. Il déposa son smartphone sur le lit puis, agrippant le coin de sa couverture de la main droite, il tira sur celle-ci en direction de l'autre côté du lit, dans un grand geste majestueux. Tout de suite, le froid se jeta sur lui, couvrant tout son corps et chassant le chaud à grand coups de pied. Tom ne perdit pas une seconde de plus et s'extirpa de son lit énergiquement afin d'enfiler des vêtements qui trainaient à côté du lit en boule, par terre. Finalement vêtue d'un jean délavé et d'un pull blanc uni, il se dirigea vers sa salle de bain pour se laver, plus pour retrouver de la chaleur que pour l'hygiène. Une nouvelle dose de volonté lui fut requise pour quitter la douche, se laver les dents et faire tout ce dont il fallait pour ne pas éloigner les gens dans la rue. Il sortit de la salle de bain avec une sensation de fraicheur, mais en même temps la chaleur de la douche avait été emprisonné par ses vêtements. Il se laissa tomber sur son lit, pensant à ce qu'il pouvait bien faire aujourd'hui. Soudain, ses yeux tombèrent sur sa panière à linge sale qui était remplit à ras-bord. Il détourna les yeux, comme pour se dire à lui-même qu'il n'avait rien vu mais quelque chose le poussa à regarder à nouveau cette panière dégoulinante de vêtements sales. « Et puis zut, je vais le faire » Il prit la panière de linge sale et s'en alla en direction du lavomatic qui n'était pas très loin dans sa rue.
Une fois sortie, il dû faire face à la pire épreuve qui soit, les autres. Ces autres qui faisaient tout ce qui l'insupportait, celui-ci qui parlait bruyamment au téléphone sans faire attention à sa direction et qui du coup bousculait tout le monde, et celle-là qui promenait son chien qui courait dans tous les sens comme s'il avait la rage et qui nous obligeait à nous écarter. Tom dû faire face à ces deux-là, et à bien plus encore avant d'arriver finalement devant le lavomatic. Il entra calmement à l'intérieur, le lavomatic était vide. Il déposa un instant sa panière sur un des bancs de la pièce avant de se décider sur quel machine prendre. Il opta finalement pour la machine XXL qui l'avait toujours voulu tester en quelque sorte, bien que son linge ne soit pas si conséquent et qu'une machine de taille modeste aurait largement suffit. Les autres fois, il y avait toujours une ou deux personnes ce qui l'empêchait de prendre cette grande machine, par peur d'être vu d'un mauvais œil. Enfin il allait pouvoir la tester, il vérifia cependant une dernière fois que personne ne rentrait à l'intérieur et le surprendrait en train de faire ce qu'il s'apprêtait à faire, personne à l'horizon.