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Jensen

18h45

Jeanne arrivait enfin chez elle. Elle était passé faire quelques courses histoire de remplir le réfrigérateur de la colocation. Lucy lui avait expliqué qu’ils partageaient tout mais que chacun devait veiller à ce que les placards et l’alimentation ne manque pas. Jeanne avait convenu qu’elle ferait les courses 1 fois par semaine pour faire sa part. Le quartier dans lequel ils habitaient était plutôt chic et faire les courses pour tous lui avait couté une véritable petite fortune. La premier salaire de Jeanne arriverait à la fin de la semaine prochaine et ses quelques économies ne lui permettraient plus trop ce genre de dépenses. Elle fût cependant ravie de constater que les achats qu'elle avait fait plaisaient à ses nouveaux amis.

Elle préparait le repas avec Lucy et en profitait pour tenter d'en savoir un peu plus sur les autres habitants, surtout sur celui qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer.

-               Comment est-le mysterieux colloc que je n'ai pas encore pu croiser, il a l'air souvent ailleurs ...

-          Oh, tu parles de J.J. Il est adorable. On le voit très peu ces derniers temps. Il avait pas mal de boulot je pense et il a un peu voyagé. En ce moment il passe ses journées dans sa chambre. On peut aller le saluer si tu veux, tu apprécieras lui dit-elle avec un clin d’œil, signe que le J.J en question devait être plus qu’agréable à regarder.

-          Non, ne le dérangeons pas, j’aurais bien l’occasion de le croiser répondit Jeanne en terminant sa pomme. Après tout, sa chambre est à côté de la mienne, on peut difficilement faire plus proche.

Elle dégusta son repas avec son amie, débarrassa ses couverts et regagna sa chambre. Elle avait un dossier à rendre et trop peu de temps pour le finir.

23h

Jensen avait passé sa journée à préparer ses cours pour le lendemain et il n’avait pas vu l’heure avancer. Il entendit son ventre gargouiller, signe qu’il était temps de manger un morceau, mais il jugea qu’il était préférable de prendre une douche avant.

Il sortit de sa chambre pour prendre une douche mais un horrible bruit de tuyau quand il tourna le robinet l’obligea à changer ses plans. Merde.

23h15

Jeanne tombait de fatigue devant ses notes. Elle n’avançait plus depuis une bonne demi-heure et ce dit que fichu pour fichu, autant dormir pour mieux avancer demain. Elle avait envie d’une bonne douche, froide, pour ne plus penser ni à son surfeur de chef, ni au bleu océan des yeux de son crash d’hier. Elle se déshabilla presque entièrement quand elle se rendit compte qu’elle avait oublié son shampoing. Comment avait-elle pu partir de Paris sans shampoing ? Elle ne put réprimer un sourire en pensant que son frère lui aurait parlé d’acte manqué. Elle envisagea de demander à Lucy mais sa chambre était à l’autre bout de l’appartement et elle ne voulait pas tomber sur Mark ou J.J vêtue de ses seuls sous-vêtements.

Ce serait une drôle de première rencontre.

Elle songea alors à emprunter très brièvement son shampoing à Andréa, elle le remettrait en place dans quelques minutes, elle n’en saurait jamais rien.

23h16

Jensen sortit de la douche et commençait à s’essuyer quand la porte de la salle de bain s’ouvrit d’un seul coup. Il allait s’excuser d’être là, pensant que les propriétaires des lieux étaient de retour, mais en lieu et place d’Andréa et Anton, se trouvait… la fille de l’avion.

Elle était là, la bouche grande ouverte, tentant de trouver ses mots. Elle était … oh mon Dieu, elle est superbe dans son soutien-gorge noir et blanc. Jensen tenta de détourner son regard, mais il était hypnotisé. Il fit alors la seule chose que sont cerveux paralysé pouvait encore faire pour lui, il avança d'un pas :

- Salut !

23h16

Jeanne n’en croyait pas ses yeux. Il était là, nu à quelques tout petits mètres d’elle. Elle cherchait quoi dire, des mots pour s’excuser, mais rien ne sortait de sa bouche. Elle ne pouvait que profiter du spectacle. Comment l’homme dans lequel elle avait foncé la veille pouvait-il être là devant elle. Complétement nu.

Soudainement il avança vers elle. Toujourd aussi nu, toujours aussi beau. Jeanne eu un très lèger mais perceptible mouvement de recul qui stoppa net Jensen.

Il réalisa surement sa nudité et passa enfin une serviette autour de sa taille pour enfin avancer vers elle et passer la porte. Il la frôla en passant. Jeanne eu une impression de déjà-vu et se remémora la même scène vécue le matin avec Peter. Mais la comparaison s’arrêtait là. Jensen était très différent de Peter. Certes l’un comme l’autre avaient des corps de Dieu grec, mais rien en eux ne laissait passer les mêmes sentiments.

Peter avait la beauté froide et sèche d’un homme qui sait ce qu’il veut et qui a l’habitude de l’avoir. Jensen avait la douceur et le romantisme dans la peau. Même nu, même sans echanger plus d'un mot, Jeanne avait pu le voir.

Jeanne avait toujours détesté les films à l’eau de rose qui vendent à de frêles jeunes filles un amour au premier regard. Plus jeune elle se moquait de ses amies qui lui racontaient avoir vécu ça. Celles-ci lui répondaient alors que le jour où elle aussi aimerait au premier regard elle ne rirait plus. Ce jour est-il arrivé pour moi ?

22h32

Ils étaient là tous les deux. Elle en sous-vêtements qu’elle tentait de dissimuler comme elle pouvait et lui avec une simple serviette autour de la taille. Aucun d’eux n’avait ouvert la bouche et le temps s’emblait suspendu à leurs lèvres.

Le regard de Jensen passa sur elle rapidement. Jeanne ne lui en voulu pas, elle avait fait la même chose quelques instants avant. Mais l’azur de ses yeux se stoppa sur sa hanche. Jeanne regarda le bleu qu’elle avait au-dessus de la cuisse.

-          Tu allais si vite lui dit-il enfin. Je suis désolé pour le bleu.

-          Il ne me fait pas mal quand je n’y touche pas et c’est moi qui suis navrée, je courrais, pas toi. Tu dois être J.J ?

-          Jensen précisa-t-il.

-          Jeanne. Je suis arrivée hier…

-          Je sais rétorqua-t-il. J’étais assis… mais il ne termina pas sa phrase, la vision de Jeanne pleurant dans l’avion lui revenait en mémoire et quelques soit les raisons de ses larmes il ne voulait pas les raviver, il choisit donc de ne rien dire sur sa présence dans l’avion.

-          Bon et bien c’est à ton tour souffla-t-il en montrant la salle de bain du regard.

Et aussi vite qu’elle avait disparu les deux premières fois, c’est lui qui s’éclipsa. Il referma rapidement la porte de sa chambre et s’effondra sur le sol à peine était-il sûr d’être seul.

Lorsqu’il était enfant sa grand-mère lui avait raconté comment son grand-père et elle avait passé une année entière à se croiser comme si le destin voulait les réunir. Et si Jeanne m'était destiné.