3. Prends ma main

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Les oiseaux chantent en parfait harmonie, les rayons du soleil réchauffent ma peau, les draps de mon lit ne m'ont jamais semblés aussi doux. Je suis si bien. Soudain, un main se posa délicatement sur mon visage, venant caresser ma joue de son pouce. Ça doit être Sofia qui m'apporte le petit déjeuner, mais je n'ai pas envie d'ouvrir les yeux. Je préférerai profiter encore un peu de cet instant. Je la sens se pencher doucement vers moi et me chuchoter à l'oreille :

- Pourquoi ne m'as-tu pas sauvé ? Je t'aimais, je t'ai fais confiance.

Quoi ?

- Tu m'as assassiné, comme tu l'as fais pour William Moore avant moi. C'est toi le vrai monstre.

Je me réveille en sursaut, avec une migraine semblable à des coups de marteau et les joues trempées de larmes

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Je me réveille en sursaut, avec une migraine semblable à des coups de marteau et les joues trempées de larmes. En remarquant que je n'avais pas bougé de cette grotte, les images de la veille me revinrent en tête. Le visage de Sofia pétrifiée reste gravé dans ma mémoire et je ne peux m'en défaire. Je m'en veux terriblement. Elle est morte et à quel prix ? Si j'avais su que la liberté serait aussi dévastatrice je ne l'aurai jamais entraînée avec moi... Tout est de ma faute. Je suffoque dans cette cavité, de plus je suis toujours recouverte de son sang. Ça me rends malade. J'ai besoin d'air frais. Si je ne sors pas très vite de cet endroit je sens que je vais faire une autre crise d'angoisse.

Je me suis levée tant bien que mal et me suis dirigée vers la sortie. Aucun géant à l'horizon. Le ciel est bleu et le soleil scintillant, une brise douce et légère emporte mes cheveux et deux papillons virevoltent l'un autours de l'autre devant moi, m'ignorant totalement. Dieu se moque ouvertement de moi, sans la moindre pitié.

J'ai envie de crier, de tout casser, mais j'ai à peine la force de marcher. Je vais juste avancer jusqu'à ce que je tombe sur un lac où je pourrai me laver et boire un peu.

 Je vais juste avancer jusqu'à ce que je tombe sur un lac où je pourrai me laver et boire un peu

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J'ai marché toute la journée pour enfin trouver un coin d'eau. Sur ma route, je n'ai croisé ni monstre ni humains. Je suis perdue au beau milieu de nulle part, je ne sais même pas quelle heure il est. Tout ce que je sais, c'est qu'il va bientôt faire nuit et que je n'ai aucuns abris où dormir. Mais là, je veux juste me débarrasser de cette odeur qui devient nauséabonde.

Je me déshabille et mets un pied dans l'eau froide. Je m'arrête un instant à la vue mon reflet. Je ne distingue même plus la couleur de ma peau. J'aimerai pleurer mais rien ne coule. Et pendant de longues minutes, je suis là, à fixer mon reflet, frottant, grattant ma peau pour faire partir le sang sous mes ongles et dans mes cheveux, quand j'entends un coup de feu au loin. Je me retourne et aperçois une fumée verte dans le ciel. Bizarrement, cela ne me fait ni chaud ni froid. La mort pourrait m'attendre de l'autre côté de ce lac, je n'en aurai rien à faire. Aurai-je perdu toutes émotions ? Non, le désespoir est bien là, lui. Je suis juste exténuée, j'ai besoin de reprendre des forces.

Mais en levant les yeux, ce n'était non pas la mort mais d'étranges petits points noirs qui se déplaçaient de l'autre côté du lac. Un d'eux s'arrêta puis les autres firent de même, pour au final, changer de chemin et contourner la rive, dans ma direction.

Ce n'est probablement que mon esprit qui me joue des tours. J'ai marché toute la journée au soleil, sans boire, ni manger, ni même en ayant dormi en suffisance. J'ai peut être une insolation ou quelque chose dans le genre. Ou alors, c'est encore Dieu qui se paie ma tête, je commence à être habituée avec lui...

Mais les tâches noires se rapprochent de plus en plus et des bruits de sabots commencent à se faire entendre. J'ai une horrible impression de déjà-vu. Je ne sais pas quoi faire. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir. Sept personnes à cheval se tiennent devant moi. Tandis que certains sont stupéfaits, d'autres virent au rouge et baisse le regard. Qu'est ce qu'ils ont à me regarder comme ça ?

-Tch. Mikasa, couvre la. dit le premier inconnu d'un air agacé.

J'ai ma réponse...

La fille au cheveux noir descend de sa monture et me tend sa cape d'un sourire gêné. Sans broncher, je l'enroule autours de moi.

L'homme de tout à l'heure enchaîna alors :

- Qui es-tu et qu'est ce que tu fais toute seule ici ?

Aucuns mots ne sortent de ma bouche. C'est trop d'un coup pour moi et je suis soudainement prise d'un violent mal de tête.

- Pourquoi y a-t-il du sang du tes vêtements ? me demande-t-il en montrant ma chemise au sol.

Le monstre.

Sofia.

Son visage dans ma mémoire.

Tout me revient comme une boucle infernale et incessante. Je sens ma tension me lâcher de plus en plus.

- Réponds ! insiste-t-il en haussant la voix.

- Capitaine, lance son camarade blond, avec le plus grand respect que je vous dois, je ne pense pas que lui crier dessus mènera à quoique ce soit. De toute évidence, elle n'est pas d'ici et il lui ai sûrement arrivé quelque chose qui l'a bouleversée. Emmenons-la avec nous, s'il vous plaît. Nous l'interrogerons au sein des murs. Là bas nous ne risquerons pas de nous faire attaquer par des titans.

Des titans ?

- Tch. C'est d'accord. Mais tu t'en porteras garant.

- Oui, capitaine Levi !

Je n'y comprends plus rien

Le jeune homme s'avance vers moi, me souris d'un air bienveillant et me tend la main.

- Je m'appelle Armin. Prends ma main, viens avec nous. Tu n'auras plus rien à craindre.

Hésitante, je le regarde. Je suis seule, faible, incapable de me battre et encore moins contre des monstres, ou plutôt des titans de plus de 10 mètres de haut. Ai-je vraiment le choix ?

Je prends sa main et il m'aide à monter sur son cheval.

Ainsi, nue sous ma cape en compagnie de parfaits inconnus, nous galopons sous le soleil couchant en direction de leur village.

Dans quoi me suis-je donc embarquée ?

By my side [Snk Fanfiction Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant