Chapitre 17

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Nous étions vendredi soir, ce qui signifiait qu'il ne nous restait plus qu'une semaine et demi au camp de vacances... Depuis mes appels de lundi dernier, je recevais beaucoup de messages de ma famille, notamment de mon frère, qui me donnait régulièrement des nouvelles sur la situation à la maison. Pour mon plus grand soulagement, mon père avait réussi à faire entendre raison à ma mère. Il lui avait expliqué que j'étais maintenant au courant de l'histoire, et que cela ne servait à rien de continuer sur cette voie qui détruisait encore plus nos relations. Il avait donc déménagé dans un appartement situé près de son lieu de travail. Apparemment, l'ambiance était étrange à la maison, puisque tout le monde s'était tristement habitué au raffut quotidien et insupportable. Mais tout le monde était soulagé, les tensions s'étaient largement atténuées. De mon côté, j'étais plus rassuré mais toujours en colère contre mon père. Je savais que j'allais avoir du mal à lui pardonner son acte, alors je préférais ne pas le contacter pour l'instant, et simplement profiter de mes jours restants à la colonie.

J'aurais d'ailleurs aimé que cela dure l'entièreté des vacances. J'avais fait d'énormes progrès en anglais en très peu de temps, je m'amusais à chaque instant, et profitais à fond. Et surtout, j'y avais rencontré des amis et mon petit-copain. Le lien que j'entretenais avec Jungkook devenait chaque jour toujours plus fort, mais parallèlement, mon angoisse ne faisait que s'agrandir. J'avais peur de l'après. Qu'allait-il se passer lorsque nous allions tous deux retourner à nos vies d'avant ? Entretenir une relation à distance ? J'étais effrayé à l'idée que l'on ne puisse se voir qu'une fois par mois. Je m'étais habitué à sa présence quotidienne, je ne m'imaginais plus me réveiller dans un lit froid. Comment avais-je réussi à m'attacher si fort à ce Corbeau ?

"T'as l'air en profonde réflexion, dis-moi."

La voix de Jungkook me coupa dans mes pensées nerveuses. Je le regardai s'installer à mes côtés sur le lit, s'adossant également au mur, et il prit ma main au passage pour lui administrer quelques caresses.

"Oui, je pensais à ce qui allait se passer quand on rentrera chez nous..."

"Oh..." fit-il en se plongeant lui-même dans son imaginaire.

"Ça va vraiment pas être facile au début... de ne plus se voir tous les jours, de ne plus passer la journée ensemble..." déclarai-je, dépité.

Il soupira en retour, faisant tomber sa tête sur mon épaule.

"Il vaudrait mieux ne pas y penser maintenant. Ça va nous gâcher nos moments, sinon. Il nous reste encore... neuf jours ensemble. C'est beaucoup, et on va pouvoir profiter un max" se reprit-il alors.

"Oui, tu as raison..."

"Tiens, j'ai ce qu'il faut pour nous faire changer les idées !" s'exclama-t-il en se redressant et en tirant son téléphone de sa poche.

Je le regardai ouvrir l'application Snapchat avec curiosité, puis souris lorsqu'il commença à choisir des filtres qui déformaient les visages. Nous rîmes de bon cœur en voyant le résultat sur les nôtres : des petits yeux, une large bouche, notre version "bébé" ou féminine... nous les essayâmes tous, éclatant de rire à chaque fois que nous voyions la tête que cela nous faisait. Après nous être calmés un peu, nous prîmes des selfies classiques où nous apparaissions heureux d'être ensemble. Et cela reflétait bien la réalité.

"Fais-moi un bisou" exigea-t-il, prêt à nous photographier de nouveau.

Attendri par sa demande, je lui pris la joue et posai d'abord chastement mes lèvres sur les siennes, avant de prolonger naturellement le baiser. Mes doigts dévièrent vers ses cheveux lâchés, les empoignant doucement, attendant une réaction de sa part. J'avais appris, lors de nos séances de papouilles régulières, qu'il adorait qu'on les lui touche. Je l'entendis jeter son portable sur le matelas avant de venir m'enserrer la taille, approfondissant le baiser. Je sentis ma respiration se faire plus rapide, et mon désir d'être toujours plus proche de lui, plus pressant. Nous fîmes rencontrer nos langues pour leur faire débuter une danse langoureuse un peu timide, mais tellement délectable.

English Summer Camp [Jikook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant