Rien qu'à moi •Iwaizumi x Oikawa• OS

Rien qu'à moi

     Sous une sorte de vent vachement frais, un jeune homme relève une paupière. Il ne tarde pas à la refermer instantanément, se retournant dans les draps de son lit en maugréant.
     Pourquoi diable cette putain de fenêtre est-elle ouverte ? Qui est l'imbécile qui aère sa chambre alors qu'on est bientôt aux portes de l'hiver ?

     Iwaizumi peste en se renversant sur le dos, pour venir fixer ce si beau plafond blanc, avant de s'apercevoir que l'imbécile en question, bah c'était lui. Il inspire un grand coup, ce qui ne l'aide pas vraiment pour bien entamer sa journée. Celle-ci s'annonce effectivement très mauvaise, si on part du fait qu'il n'a dormi que deux pauvres petites heures, soudainement pris d'une épouvantable insomnie. Sans en connaître la raison, hier soir, vers vingt-deux heures, le brun a commencé à cogiter de manière excessive, et n'a plus su ne serait-ce que fermer les yeux suite à ça. Il s'était placé devant sa fenêtre en essayant de se distraire l'esprit, ce qui fut un échec total. Mais qu'est ce que ça l'a énervé de ne pas savoir dormir, lui qui en temps normal peut dormir n'importe où, n'importe quand et avec n'importe qui !

     De plus, le sujet de son non sommeil lui revient bien vite en tête. Il s'agit de son petit ami, Oikawa. Un être extrêmement collant, bavard, insupportable et immature, mais qu'il aime de tout son cœur quand même, bien qu'il ne le montre vraiment pas souvent au châtain. Iwaizumi n'est pas vraiment quelqu'un qui expose ses émotions au grand jour et ce, même devant son petit ami. Il agit bien plus dans de discrètes actions que par des mots maladroits. Mais le problème est que, justement, Tooru n'est pas comme d'habitude. Ça fait depuis vendredi soir qu'il n'est pas venu lui parler. Pas un message, pas un appel, pas une petite explication qui justifierait l'étrange comportement de l'autre. Étant maintenant dimanche matin, ce n'est vraiment pas normal de sa part. Et bien qu'il ne le montrerait sous aucun prétexte, cette situation le stresse un tant soit peu. À bien y réfléchir, il n'a pourtant pas changé sa façon d'être avec lui, ni même oublié le petit bisou du vendredi soir puisque le week-end semble trop long pour son petit ami, ce qu'il a qualifié de gamin devant lui, mais qu'il comprenait, même partageait en toute discrétion. Il a même pensé au bonne nuit mignon que l'autre aime tant, mais rien le lendemain. Vraiment incompréhensible. Ce n'est vraiment pas lui de se prendre tant la tête pour si peu. 

     Décidant finalement de se lever, il part premièrement pour fermer cette maudite fenêtre en frissonnant, avant de se diriger vers sa salle de bain pour prendre une douche qui va bien le réveiller. Mais le brun ne pensait pas si bien dire... De fait, à peine entré dans la cabine, il se fait littéralement geler sur place. L'eau froide est vraiment un excellent moyen pour mettre les gens d'une humeur exécrable de bon matin... C'est alors comme ça qu'il se retrouve à moitié nu, presque grelottant, devant son chauffe-eau à essayer de régler cette satanée température. Chose qu'il dut vite abandonner, prenant le judicieux choix d'appeler un spécialiste pour ne pas prendre le risque de foutre en l'air l'appareil. Il n'est hélas pas au bout de ses peines, sa cafetière lâche, lui offrant un infâme et abject liquide non identifié qu'il recrache dans l'évier avec une rapidité que lui seul connaît.

     Si quelqu'un peut dire comment on peut encore plus mal commencer un dimanche, il est preneur d'idées parce que là, il a du mal à ne pas se plaindre aux dieux.
C'est avec aigreur qu'Iwaizumi retourne dans sa chambre pour se poster devant son armoire, ses sourcils se plissant sans délai. Il est pourtant à jour dans ses lessives et dans son repassage, alors comment est-ce possible qu'elle lui semble si vide ?
     Oh, tous les jeans sont à leur place, mais sa pile de tee-shirts et de pulls lui paraît tellement chétive. Iwaizumi se pince l'arrête du nez, visiblement agacé de comprendre si rapidement pourquoi il ne peut même plus s'habiller comme il le souhaite. À chaque fois qu'Oikawa vient chez lui, que ce soit pour dormir ou juste pour passer la soirée ensemble, il enfile immanquablement un vêtement à lui, et repart toujours avec. Et pourtant, ça ne fait que trois mois que l'ancien joueur d'Aoba Jôsai a son appartement et sa liberté, ses parents habitant un peu loin du campus pour lui permettre de suivre ses études à son premier domicile.  
     Et sa petite manie commence à l'agacer fortement.