Troisième partie

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RAPPEL : L'homosexualité n'est pas libre en Chine.



Sur les talons de son patron, Zhan pénètre dans la suite de luxe réservée. Pour le garçon de famille modeste qu'il est, cette soirée est un véritable étalage de richesses – bien que tout le monde n'en ait pas conscience...

— Votre champagne millésimé est sur la table, Monsieur Wang. Nous vous souhaitons une agréable soirée, déclare le groom avant de refermer la porte.

Prostré dans la petite entrée, Zhan n'ose faire un pas de plus dans la pièce, de la taille d'un appartement. Toujours dans des tons clairs et élégants, la chambre est tamisée à la chaude lueur des lampes de chevet. Une ambiance inspirant une sensualité certaine. Il jette un œil timide sur l'immense lit King Size face auquel se dresse un nouvel incroyable panorama sur la ville. Il se pétrit les doigts, traversé, malgré lui, par moult pensées peu catholiques.

— Pourquoi restez-vous planté là ? s'exclame Yibo en s'allégeant de sa veste de costume pour la poser sur le canapé.

En le voyant déboutonner les premiers boutons de sa chemise blanche, Zhan recule d'un pas.

— Je... je ne crois pas que...

— N'avions-nous pas un accord à conclure pour le bien de nos employés ?

Un million d'émotions, d'idées plus ou moins rationnelles, divergent dans l'esprit de Zhan, se battent au profit du meilleur choix ; si seulement il y en existe un...

Face à son silence, Yibo lui jette une œillade rieuse. Il s'empare des deux coupes cristallines qui se trouve sur la table du coin salon, et les habille des fines bulles du Dom Pérignon. D'une main aussi tentatrice que son regard revêt ses braises, il tend l'une des flutes à son secrétaire.

Zhan se pince les lèvres, incertain, puis se décide à avancer vers lui pour la récupérer d'un geste tremblant. Lorsque leurs doigts s'effleurent, il manque de lâcher la coupe. Le sourire de Yibo – habituellement condescendant – est sans prétention, en cet instant. Le dessin de ses lèvres n'est plus que le reflet profond de ses charmes.

Il s'approche de lui, félin, avec une aura digne de Lucifer en personne.

— Avez-vous changé d'avis, Monsieur Xiao ? souffle-t-il d'une voix sulfureuse, tout en déposant son verre sur une commode.

Hypnotisé par ce regard brûlant qui tente de percer son âme, Zhan reste muet. Il avale son verre d'une traite et recule d'un pas. Si, au début, il pensait avoir le contrôle, à présent, il n'en est rien.

— Encore une fois, je vous admire depuis toujours pour votre intelligence, Monsieur Xiao. Vous saviez pertinemment de quel genre de contrat il s'agissait, avant d'arriver dans cette chambre. Ne le niez pas...

Après quelques pas, synchronisés sur l'avancée de son supérieur, le dos de Zhan finit par rencontrer un mur. Il frissonne, pris au piège.
Un doux sourire se dessine sur les lèvres de Yibo. Bien trop doux pour la sévérité que son secrétaire lui a toujours connu ; il en est presque effrayant. Ses doigts glissent lentement dans les siens pour récupérer la flute vide et la déposer sur le meuble adjacent, puis il penche la tête sur le côté pour mieux dévorer l'objet de ses désirs du regard. A l'instant même où sa langue vient humidifier ses lèvres, Zhan se raidit, pétrifié sur place.  Ce garçon est ce qu'il a toujours détesté et pourtant, il se retrouve dans cette chambre avec lui, prêt à entamer les clauses d'un contrat dans lequel il ne désire en aucun cas s'engager, en son for intérieur. En revanche, son entre-jambe réagit déjà, avant qu'il n'ait posé ses mains sur lui. Tout son corps s'enflamme, aimanté au sien. Son cœur bat à tout rompre, tant d'angoisse que de luxure.

Hors contrôle (𝑦𝑖𝑧ℎ𝑎𝑛)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant