TAKOTSUBO ¦ mechamiwa

ou syndrome du cœur brisé

- Ne me fais pas tes adieux !

- Miwa, sois heureuse, s'il te plaît. Quoi qu'il arrive, si tu es heureuse, alors ça sera comme si ma demande a été exaucée.

    Les derniers mots de Mechamaru finirent d'achever la jeune fille. Son cœur si fragile se brisa sans aucun bruit.

En pleine détresse et le corps rongé par la peine, Miwa tourna la tête vers la fenêtre du train. Seul son visage tordu par la douleur et les larmes, reflétait sur la vitre sombre. 

— Mechamaru.

Son nom s'échappa des lèvres de Miwa comme un dernier adieu.

Elle n'arrivait pas à détacher son regard de son triste reflet, tentant d'imaginer la présence de celui qui l'avait toujours protégée à ses côtés.

Elle ne put que se mordre davantage la lèvre lorsque ce fut la silhouette robotique de Mechamaru qui se dessina à ses côtés. Ses paupières se fermèrent un court instant, laissant échapper de nouvelles perles salées de ses cils sombres. Tant bien que mal, elle essaya de se représenter celui qu'elle venait de perdre.

Elle ne connaissait pas son visage, à vrai dire, elle ignorait même son nom. Et pourtant, son adieu était des plus destructeurs.

Elle ne put s'empêcher de maudire le caractère mystérieux de l'exorciste qui n'avait jamais daigné répondre à ses questions sur son apparence. À présent elle se trouvait bien embêtée, incapable de créer une première et dernière rencontre fictive dans son esprit.

Alors, la lycéenne s'amusa à créer un visage à Mechamaru. Elle lui offrit une forme humaine, lui donnant quelques centimètres de plus qu'elle. Elle l'imaginait avec un regard sévère et des sourcils froncés. Elle ajouta des lèvres fines et serrées, mais légèrement incurvées vers le haut. Sans prendre garde aux détails insignifiants comme la couleur de sa peau et de ses cheveux, Miwa se concentra sur les traits de son visage. Traits marqués et pommettes saillantes, ses cils étaient plutôt longs et sombres.

Elle lui imagina une peau sèche et des mains rugueuses, des paumes cornées, mais rassurantes et chaudes.

Et plus l'image de Mechamaru se faisait nette dans son esprit, plus ses larmes redoublaient, se transformant peu à peu en sanglots.

Les paupières fermement scellées, elle était désormais terrifiée à l'idée de les rouvrir. Elle ne voulait pas qu'il disparaisse, pas une nouvelle fois.

Miwa soupira lentement, la lèvre inférieure tremblante. Elle passa doucement sa langue sur ses lèvres, elles avaient goût de sel.

— Après tout, si l'on devient trop proche, la douleur est trop grande quand l'un de nous disparaît, souffla Miwa, la gorge nouée.

Cette phrase, elle l'avait dit à Mechamaru la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Et ce n'était que maintenant qu'elle se rendait compte à quel point elle était dans le vrai. Il ne leur avait suffi que de quelques liens, pour une fois rompus, se retrouver dans une détresse incommensurable.

Puis Miwa se rappela ce qui suivait leur conversation, Miwa se souvint de la promesse qu'elle lui avait formulée. Elle se souvint de cette rencontre qu'elle lui avait promise, de cet espoir qu'elle lui avait donné.

Et elle comprit qu'elle ne pourrait jamais la tenir, l'accomplir. La charge d'Atlas semblait bien moindre par rapport à ce qui s'abattit sur les épaules de la lycéenne.

— Mechamaru.

Son nom s'échappa de ses lèvres, rapidement chassé par de violents sanglots. Un gémissement d'agonie glissa de sa gorge alors qu'elle plongeait la tête dans ses genoux entourés de ses bras. De violents sanglots secouaient le corps de l'adolescente, unique moyen d'évacuer la douleur de la perte d'un être cher.

Miwa pleurait pour évacuer son désarroi, sa souffrance. Il lui avait demandé d'être heureuse, mais c'était trop dur, ça faisait trop mal.

Elle y arriverait à être heureuse, c'était sûr, elle lui devait bien ça. Mais pas maintenant, c'était trop tôt. Elle était trop faible pour répondre à son souhait à cet instant.

Tout devenait flou autour d'elle, tout se mélangeait. Ses oreilles bourdonnaient et elle ne sentait plus que le sel de ses larmes et son corps tremblant.

Piégée dans un océan de tristesse, Miwa s'y enfonçait sans en voir le fond.

Elle aurait tant aimé le toucher au moins une fois.

(@/momoyoru1 sur twitter)

(le premier fanart appartient à @/nnh_7o7 sur twitter)

yo, ça faisait longtemps
j'espère que cet os vous a plu
envoyez un max d'amour à mes deux bebous, ils méritent plus

LISEZ JJK BORDEL

(@/_____1000_____ sur twitter)