Khun souffla de soulagement. Shibisu était enfin parti. Il n’avait pas voulu se montrer désagréable, après tout il était seulement inquiet pour lui et avait voulu lui témoigner son soutien. Mais dans ce genre de moment, Khun préférait juste rester seul. Il se sentait en confiance avec Shibisu, là n’était pas la question. Quand il n’avait pas le moral, sa présence s’avérait être plutôt réconfortante. Simplement… il ne voulait pas montrer ce type de blessure. Il ne voulait pas se montrer si vulnérable. Il l’avait donc sèchement renvoyé en disant qu’il était trop fatigué pour supporter leur compagnie.
Khun ôta sa cravate et défit les premiers boutons de sa chemise, puis se laissa tomber sur son lit.Ce n’était pas vraiment un mensonge. Il se sentait réellement épuisé. Il y avait la fatigue physique, évidemment, qui devait toutefois être moindre que pour ceux qui étaient allé faire la fête alors même qu’ils s’étaient tenus au milieu du champ de bataille. Le problème, c’était la fatigue psychologique, émotionnelle.
Avec l’adrénaline, et le fait que Bam puisse être en danger, il avait agi sans se prendre la tête. Il avait réussi à repousser au loin tout conflit interne, à ignorer l’angoisse et la tristesse. Mais maintenant que la bataille était terminée, qu’ils avaient gagné et étaient pour l’heure hors de portée de l’ennemi, tout lui revenait en pleine face.
Ça n’avait pas été une bataille facile. Leurs adversaires comptaient après tout dans leurs rangs plusieurs princesses de Jahad. Parmi lesquelles se trouvait Maria.
Maria…
Il savait qu’il y avait des chances qu’elle y soit. Il avait appréhendé ce moment. Il avait pris en compte la possibilité qu’il se trouve face à elle. Aurait-il mieux valu qu’il ne la voit pas du tout ? Impossible de savoir.
Maria était devenue une redoutable princesse. Pour autant, elle n’avait pas changé. L’essence même de sa personnalité était restée la même. C’était un soulagement. Mais c’est ce qui rendait la situation si compliquée.
Le sourire que Maria lui avait adressé était très doux. Bien qu’empreint de mélancolie. Elle l’avait appelé par son prénom. Aguero. Il en avait eu des frissons. Puis elle lui avait tendu la main. Tu m’as manqué. Khun était resté immobile, figé. Tu veux bien revenir à mes côtés ?
Non Maria. Il y a une autre personne avec qui je veux être.
Maria avait continué à sourire, tristement.
Je suis heureuse que tu aies pu trouver une telle personne, Aguero. Il doit être quelqu’un de bien. Malheureusement, il est aujourd’hui l’ennemi contre lequel je dois lutter. Je suis désolée Aguero. Vraiment.
Ensuite, elle lui avait tourné le dos, prête à s’élancer au cœur de la bataille, là où Bam était déjà aux prises avec un puissant adversaire.
Khun n’avait pas eu besoin de réfléchir. Son corps avait bougé comme par automatisme, et il avait utilisé Enna Core.
Maria, si tu dois lui faire face, alors je suis aussi ton ennemi. Tu n’aurais pas dû me tourner le dos.
Lorsqu'elle s'était retournée vers lui, il ne lut aucune rancœur sur son visage. Encore et toujours, elle lui souriait, triste et compréhensive. Son sourire qu'il avait tant aimé lui faisait si mal. Il aurait préféré qu'elle soit folle de rage, qu'elle l'insulte, le méprise, tente de s'en prendre à lui. Ça aurait été bien plus supportable.
Depuis quand était-il devenu si lâche ?
Même après tant d'années, il lui était impossible de rester insensible face à elle après tout.
Il lui avait dit de ne pas bouger, que c’était dangereux. Il lui avait demandé d’attendre, qu’il la libérerait lorsque ça serait finit. Mais elle ne l’avait pas écouté, et avait fini par être blessée par ces propres attaques en tentant de s'échapper, en vain.
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fièvre
Fanfiction"Il sentait qu'il perdait le contrôle. Une pensée lui traversa l'esprit. Pouvait-il s'autoriser à se laisser aller ? Bam resserra son étreinte, et il caressa doucement ses cheveux. Ce geste l'apaisa, et acheva de le convaincre de lâcher prise. De to...