partie 2

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« Tu as quoi ?! »

Dire que Shibisu était sous le choc était un euphémisme. Sa voix avait porté si fort que tous les clients du restaurant où ils déjeunaient l'avaient entendu, et tourné vers lui un regard soit interrogateur, soit désapprobateur.

« Moins fort Shibisu » l'implora Bam en jetant un regard soucieux autour de lui. Il ne voulait surtout pas que ça s'ébruite, d'autant qu'il était rongé par le doute.

Il poursuivit son récit à voix basse, mais pour la discrétion on repassera. Shibisu fit un effort considérable pour ne pas s'exclamer à chacune des révélations de Bam, mais ne pouvait réprimer une mine choquée. Il essaya de ne pas attirer plus l'attention, vraiment. Mais bien vite, il dissimula sa tête entre ses bras, et ses épaules se mirent à trembler.

« Shibisu ? » l'interpella Bam, inquiet.

Shibisu releva la tête en se mordant les lèvres. Il inspira une grande bouffée d'air pour se calmer, bu un coup pour reprendre contenance, et recracha le tout en éclatant d'un rire sonore, aspergeant Bam au passage.

Bam était complètement déboussolé. Il ne savait pas du tout comment interpréter cette réaction. S'il avait l'impression d'avoir foiré quelque part, il en était à présent certain. Mais il ignorait en quoi au juste. Il se tourna vers Hatz, en quête de soutien ou d'une quelconque explication, mais celui-ci semblait en proie à une intense réflexion, et ne remarqua pas son appel à l'aide silencieux.

« Je dois avouer ne pas comprendre la logique derrière tout ça » déclara l'épéiste, visiblement ennuyé de ne pas parvenir à une réflexion concluante.

« C'est si terrible que ça ? » interrogea Bam, le regard suppliant, ce qui eut pour effet d'amplifier le rire de Shibisu, qui commença à taper du poing sur la table en se tenant le ventre.

Heureusement, Hatz dut enfin remarquer la panique qui s'emparait de Bam à mesure que le rire de Shibisu prenait de l'ampleur, puisqu'il lui mit un coup de coude sec entre les côtes.

« Hé, arrêtes de te marrer et conseilles-le. Tu vois bien qu'il a besoin d'aide ! »

« Oui, pardon »

Shibisu mit un moment avant de réussir à se calmer suffisamment pour pouvoir reprendre la conversation, mais l'air affolé de Bam sembla accélérer le processus. Son envie de lui venir en aide devait être plus forte que son hilarité. Il inspira et expira longuement plusieurs fois avant de reprendre la parole.

« Ok, récapitulons. Donc, tu as embrassé Khun. »

Bam craignit le pire lorsque Shibisu s'interrompit alors que le récapitulatif n'était pas du tout terminé et qu'il le regarda fixement, les yeux ronds.

« Tu as. Embrassé. Khun. Wow. » répéta-t-il, hébété.

« Si tu veux mon avis, je trouve que tu as de drôles de goûts, Bam. » déclara Hatz.

Bam eut très envie de lui répondre qu'il ne lui avait pas demandé son avis, justement. Heureusement, il parvint à se maîtriser. Il était un peu sur les nerfs actuellement. Mais ce n'était pas une raison pour être désagréable avec eux, alors qu'il les avait fait venir ici pour leur demander leur aide.

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