Même après tout ce temps.

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Ce n'était pas la première fois, mais cette vision était toujours aussi belle aux yeux de Clarke. Voir le corps de la femme qu'elle aimait le plus au monde, se cambrer une énième fois sous la force de l'orgasme la traversant, c'était tout simplement beau. Sous elle, sa femme, Lexa, dans son plus simple appareil, naturelle, belle. De fines gouttelettes de sueur perlaient le long de son corps, traduisant sans mal le moment qu'elle venait de vivre. Sa respiration saccadée, résultait d'une précédente apnée de quelques secondes, ainsi que d'un long moment de respiration irrégulière. C'est ce genre d'instant qui inspirait le plus Clarke dans ses peintures. Lexa pendant et après l'orgasme. Une décharge électrique traversa le corps de Clarke, lorsque sa femme s'aida de ses coudes pour se redresser et ancrer son regard profondément dans le sien. Même après treize ans de vie commune et une nuit blanche à s'unir charnellement, Lexa la regardait toujours avec autant de désir.

Fascinant était le mot juste, d'après Clarke, pour décrire l'union charnelle de deux personnes totalement éprises l'une de l'autre. Elle en avait eu des conquêtes, des filles d'un soir, mais jamais, ô grand jamais, elle n'avait ressentit de telles sensations. En un peu plus de treize ans, les deux jeunes femmes avaient appris le corps de l'autre, l'avaient découvert et l'avaient parcouru de nombreuses fois. Pourtant, après tout ce temps, elles continuaient de se surprendre. Pour Clarke il n'y avait rien de plus beau et Lexa la surprenait presque à chaque fois. On pourrait croire après autant d'année, que le sexe soit devenu itératif, redondant et bien absolument pas. Chaque fois Clarke brûlait un peu plus de désir pour Lexa et vice versa. Cependant, Clarke était persuadée que pour en arriver là, il fallait de l'amour, le vrai amour. Il fallait ce lien si particulier qui unit deux personnes, il fallait la petite connexion.

La première fois que Clarke avait vu Lexa, il y maintenant quinze ans, son cœur s'était mis à accélérer et elle avait su, c'était elle et personne d'autre. Pour cause, elles avaient mis six mois avant de sortir ensemble et huit avant de s'unir pour la première fois. Cette nuit là, elles avaient pris le temps, s'étaient découvertes une deuxième fois, avait réappris à se connaître. Il ne faut pas croire aux contes de fées, ça n'avait pas été magique du premier coup, ça avait même été catastrophique. Dans le sens où Clarke avait paniqué ce soir là, Lexa aussi bien qu'elle l'avait cachée, mais les deux femmes avaient parlé, elles avaient affronté leurs peurs et s'étaient dis les choses. Puis la nuit avait continué et là, ça avait été magique.
Aujourd'hui les deux femmes parlaient encore, elles n'avaient plus peur de se dire les choses, ce qu'elles aimaient, ou pas, elles expérimentaient aussi parfois. Alors, lorsqu'elle vit le regard brûlant de la jolie brune, elle ne put se retenir de fondre sur ses lèvres, de l'embrasser avec amour et de laisser son corps épouser celui de l'amour de sa vie dans un bruissement d'elle. Leurs langues se retrouvèrent pour un ballet endiablé, mêlant désir, passion et amour tendis que leurs mains parcouraient une fois de plus le corps de l'autre. Jamais, vraiment jamais, Clarke ne se lasserait du corps de Lexa, jamais elle ne la trouverait repoussante ou même n'avait pensé une telle chose. Cela, même lorsque Lexa avait pris vingt-trois kilos pour la naissance des jumeaux, bien au contraire d'ailleurs. Leur sexualité n'avait jamais été aussi active que pendant cette période et pourtant dieu seul sait que niveau activité c'était quelque chose. La vue de Lexa portant le fruit de leur amour, même indirectement, avait été une source incroyable de désir pour la blonde.

En repensant à Lexa enceinte, Clarke mordit sans le vouloir la lèvre inferieur de cette dernière mais s'excusa aussitôt, avant de lui embrasser avec une infime tendresse. Puis elles repartirent à la conquête de l'autre, s'unissant à nouveau afin de se perdre dans les limbes du plaisir charnel. Cette fois-ci, elles furent en parfaite symbiose, leurs corps bougeaient au même rythme, leurs bassins se frottaient, créant des gémissements unis, résonnant ensemble dans la pièce, seule témoin de leur plaisir. Le front de Clarke était posé sur l'épaule de Lexa au même titre que celui de cette dernière posé sur sa propre épaule. Elles s'accrochaient l'une à la nuque de l'autre comme si leurs vies en dépendaient. C'est ensemble, à l'unisson, qu'elles atteignirent l'orgasme, que leurs respirations se coupèrent, que leurs bustes se soulevèrent et que leurs têtes partirent en arrière. Tout cela dans un seul et même gémissement. Une fois de plus elles ne faisaient plus qu'un. Une fois de plus elles avaient rejoins ensemble un monde qui n'appartenait qu'à elle. Une fois de plus, c'était différent.

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