Cela faisait maintenant cinq ans que Lexa était engagée dans l'US Air Force et était considérée comme l'une des meilleures pilotes du pays et même du continent. C'était également la plus jeune. Déclarée surdouée à l'âge de treize ans, Lexa n'aspirait pas pour autant à de grandes études, non ce qui l'avait toujours fait rêver, c'était l'armée et les avions. Ce qui soit dit en passant n'enchantait pas ses parents qui auraient préféré la voir reprendre l'entreprise familiale. Au lieu de ça Lexa avait rejoint les rangs de la prestigieuse école de West Point. Elle avait terminé major de promo malgré les difficultés d'intégration qu'elle avait pu rencontrer à son arrivée.
Elle avait fait l'Iran, l'Afghanistan, le Vietnam, le Mali et jamais elle ne s'était retrouvée en aussi grande difficulté que aujourd'hui. Jamais Lexa n'avait reculé ou n'avait paniqué, elle avait déjà dû atterrir en urgence en plein désert, en pleine forêt même et pourtant jamais elle n'avait dû jusque là apponter, qui plus est en pleine tempête. Elle préférait mille fois s'éclater la face en plein milieu de la forêt que sur ce porte-avion de malheur. En plus un français, il était si petit, quelle idée de faire un navire de cette taille c'était indécent. Actuellement Lexa aurait préféré revenir au jour où elle avait dû annoncer à ses parents qu'elle aimait les femmes. Sa mère était certes tombée dans les pommes et son père avait prié toute la journée sans s'arrêter et même la nuit. Mais au moins elle avait pu fuir.
Oui, pour la première fois de sa vie, Lexa aurait aimé pouvoir fuir, sauf que si elle en était là c'était parce que justement elle ne pouvait plus fuir. Sa jauge de carburant ne le lui permettait clairement pas et puis elle n'était pas du genre à fuir. Alors la brune prit sur elle, inspira un bon coup et ferma les yeux une seconde avant de regarder le navire autour duquel elle tournait depuis maintenant dix minutes. Sous son avions se tenait le porte-avion Charles De Gaulle, un navire de environ deux cent soixante-et-un mètres de long, soixante-quatre mètres de large et soixante-quize mètres de haut, soit un chaton par rapport à un porte-avion de la Navy. De plus, c'était un bateau et Lexa détestait les bateaux. Pour elle c'était littéralement une invention de Satan. Quelle idée de construire une boîte métallique de quarante-deux milles tonnes et de la faire flotter ! Non, vraiment, c'était indécent !
La brunette revint à elle quand elle vit sa jauge descendre dans le rouge, ses capteurs s'affoler et sa radio grésiller. Elle entendit une voix de femme, voix qu'elle avait déjà entendu pas moins de sept fois durant cette dernière demi-heure, celle de l'Agent spéciale Griffin postée à bord du Charles De Gaulle pour sa mission en Afrique du Nord.
— Bon Sergent vous allez apponter ou bien vous attendez qu'il neige ?
— J'essaie d'évaluer toutes les possibilités Agent Griffin ! Ce n'est pas en m'interrompant toutes les trois minutes que vous allez m'aidez voyez-vous !
— Notre dernière communication date d'il y a plus de trois minutes Sergent Woods.
— Ne jouez pas sur les mots Griffin ce n'est vraiment pas le moment !
— Vous savez très bien qu'il n'y a qu'une seule solution, vous poser sur le Charles ! Nous n'attendons plus que vous ! Puis si vous loupez le câble de frein vous n'aurez qu'à remettre plein gaz !
— Il ne me reste que quelques litres Agent Griffin, je ne pourrais pas remettre plein gaz.
— Alors avec tout le respect que je vous dois ! Bougez-vous et ne vous loupez pas !
Lexa s'apprêtait à répondre qu'elle aurait aimé l'y voir en pleine tempête mais le grésillement de la radio montrait que l'agent Griffin lui avait littéralement coupé la communication au nez. Lexa maugréa avant de prendre une nouvelle grande inspiration et observer sa jauge de carburant. Pour se poser tranquillement sur le pont, Lexa devait réussir à attraper le brin d'arrêt avec sa crosse d'appontage à une vitesse de 270km/h si elle voulait au moins essayer de repartir. Oh et elle n'avait pas 261m pour apponter mais 70m. En outre, en pleine tempête elle allait devoir se poser sur un Porte-avion rikiki, ne pas se louper et surtout elle allait passer d'une vitesse de 270 Km/h à 0 en 70m et 3s. Charmant n'est-ce pas ? Mais Lexa finit par prendre une grande inspiration et faire demi tour avant de commencer à s'orienter en direction du pont où elle devait se poser, en réalité elle ne le voyait pas vraiment mais elle devait faire avec ses instruments de navigations. Prenant en compte tous les paramètres nécessaires à l'appontage, Lexa s'approchait de plus en plus du porte-avion quand elle entendit sa radio grésiller à nouveau.
— Bon c'est pour maintenant o..
— La ferme Agent Reyes !!
Comme ça, c'était dit, Lexa coupa sa radio et prit une grande inspiration avant de sentir son train d'atterrissage toucher le pont. Lorsqu'elle sentit son avion se faire stopper d'un coup sec, un cri de victoire s'échappa de sa bouche. Elle se hâta de sortir pour rejoindre l'intérieur et aussitôt une tête blonde vint se nicher dans son cou et des bras l'entourèrent. .
— Tu as réussi ma guerrière !!
C'était l'agent Griffin, ou plutôt sa femme depuis deux ans maintenant, Clarke, qui visiblement avait eu la peur de sa vie. En même temps Lexa n'aurait pas autant stressé si la blonde ne lui avait pas annoncé juste avant sa mission qu'elle avait enfin réussi à tomber enceinte.
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Guerrière
FanfictionUn troisième petit OS toujours Clexa mais bien plus centré sur Lexa.