L'Enfant du Temps - L'Académie de la Fédération [Réécriture]

Introduction

-59 av JC, Tribu des Ménapiens (Peuple celtique belge)

Nord de la Région Belge actuelle

Il faisait bientôt nuit. La lune, déjà haute dans le ciel, dominait de son reflet d'argent l'immensité de la mer du Nord. De la fumée grise s'échappait d'une maison au toit de chaume et aux murs de torchis. Un homme blond aux habits chauds typiquement gaulois en sortit.

- La nuit s'annonce fraîche. Il faut que je rapporte un peu de bois pour ce soir. Je ferai mon rapport à l'AFPET après, se dit-il.

Il se dirigeait d'un pas vif vers l'intérieur des terres. Mais quelque chose le fit frissonner. Il avait l'impression qu'une présence fantomatique rôdait près de lui. Il s'agita vivement, à droite, à gauche, derrière lui. Mais il n'y avait rien, seulement le hululement des hiboux et autres.
Il reprit donc la marche, d'un pas pressé en tentant d'apaiser son esprit tourmenté.

Arrivé dans un bois sombre, il se penchait pour ramasser les branchages morts tout en évitant de se prendre les pieds dans des racines. Tout à coup, le vent se leva, faisant bruisser les feuilles des arbres. L'homme se redressa instinctivement, surpris.

- Le temps est super changeant par ici... Enfin ! Je ferais mieux de rentrer tout de suite ou je risque d'attraper un rhume.

Il s'apprêtait à rebrousser chemin quand une chose le cogna dans les jambes. Cela eut pour conséquence de le faire tomber durement au sol, ainsi que les branches qu'il avait soigneusement ramassées. Presque immédiatement, il eut le réflexe de prendre son pistolet à plasma de sa sacoche et de le pointer devant lui, à la recherche d'une éventuelle cible. Il entreprit de se relever doucement, quand une voix ténébreuse au fort accent germanique se manifesta :

- L'Agence a fait son travail on dirait...

L'homme blond se retourna brusquement, mais toujours rien.

- Qui êtes-vous ?! lui lança-t-il en essayant de paraître le plus impavide possible. Comment connaissez-vous l'Agence ? Vous êtes d'ici ?

Il eut l'impression qu'un souffle d'air chaud lui caressait la nuque. Puis une main ferme se posa sur son épaule.

- Calmez-vous mon cher, vous posez beaucoup de questions. Mais je veux bien y répondre, pendant que vous vous viderez de votre sang.

- Quoi...!?

Un poignard lui transperça lentement le bas du dos, laissant un liquide chaud s'écouler le long de son corps tel une cascade dévalant une falaise rocheuse.
Il s'effondra par terre, tâchant les quelques herbes disséminées un peu partout. Pour la énième fois, il tenta d'apercevoir tant bien que mal son agresseur. Il se tenait là, debout devant lui. Habillé tout de noir, un poignard ensanglanté dans la main, l'homme affichait un sourire narquois sur son visage, l'air satisfait.

Dans un ultime effort, l'agent qui était au sol releva son bras armé dans sa direction et libéra une décharge plasmique. Mais une sorte de champ de protection apparût tout autour de son propriétaire, le protégeant et annihilant la décharge. Ce dernier rit à gorge déployée, de manière théâtrale.

- Quelle futile tentative ! Ils vous apprennent à ne rien lâcher j'imagine. Tout du moins, c'est ce que l'on m'en a raconté.

L'homme à terre reposa sa tête, agonisant. C'était maintenant une flaque rouge foncée qui lui servait de paillasse. Le spectateur se rapprocha de lui et s'agenouilla. Son visage mauvais proche de son oreille, il commença à chuchoter :

- Vous m'avez posé des questions, il me semble. Et vous êtes en droit de connaître les réponses. Mon nom est Klaus, Klaus König. Je ne viens pas d'ici, je viens d'une époque ultérieure à celle-ci. Une époque où un gigantesque conflit fait rage et où une défaite inévitable nous temps les bras. Mais ça, c'est une autre histoire...