Des doigts de frite sur un clavier, et le mot résilience qui attend la suite, une barre et des flashes sur le terme, hypnotisent les yeux d’auteur et sourdines son inspiration, le stylo et la
feuille blanche, un dictionnaire qui crie sa définition, une machine à écrire qui date de 1990, un ruban asséché par le tas d’écriture ou l’abandon, qu’est ce qui est pire pour un auteur ? Avoir le
début, le développement et le plan travail avec une fin floue, absence d’une logique, le fil brûle sans jamais atteindre l’autre bout, ou une fin fabuleuse, magistrale, des feux d’artifice sans feu,
imaginant les éclats le jour où le soleil brille le plus, avec une introduction ennuyeuse, qui détache l’envie de continuer à lire.
Je suis celui qui n’a aucune logique, je suis le maladroit et je suis maudit, l’amour a fait de moi un personnage, malheureux et impuissant, je réside dans ma chambre, j’ai peur des gens, de cette société avec ses gros yeux, et cette famine qu’elle possède, absorbant tout
l’optimisme de ma vie, faisant de lui un repas et un dîner, de quoi se remplir le ventre;Tout commence dans mon lit, des scénaristes dans ma tête, un théâtre et des producteurs, les décorateurs sont en place, le sol est une lave, le plafond est un ciel, je suis le figurant et le comédien, mon lit, là où l’oublie est impossible, toute discussion de la journée est
défilée, toute réflexion banale est présentée, là où le scripte n’est pas à mon goût, là où je rêve de ma meilleure vie, là où je pleure de la pire, je laisse toujours une petite place, pour le
marchand de sable qui passe me visiter de temps en temps, il m’aide à trouver mes mots, c’est le souffleur, faisant la remarque que je dors peu, et moi répondant comme un vieux sage, si le levé de soleil rejoint la nuit, c’est que mes insomnies sont longues, je laisse traîner ma main pour le monstre sous mon lit, l’autre jour, il m’a avoué que cette génération lui faisait peur, que les enfants sont cruels, ils crient sur leurs parents, alors qui suis-je pour les effrayer ? La dame blanche rode dans le couloir, comme une maquilleuse dans les coulisses, cherchant un visage familier ; mes vêtements qui prennent vie, des pas sur mon toit, les chats qui miaulent la pleine lune et mon mur à une voix, mon lit devient une tente et le reste de la maison une forêt, mon lit est une île, quand mes pleures sont excessifs, c’est le bunker et le reste un champ de bataille, C’est ma tombe et ma chambre est le tombeau, me voilà loin des cries, des visages et du monde extérieur, les quatre murs enferment mon corps et laissent échapper mon esprit, ils me protégent de l’insécurité des regards, loin de l’azur, les étoiles et l’air frais, ordonnant la solitude de dessiner la réalité sur mon plafond, le chahut du marché, un mélange entre le chômage artisanal, les vêtements d’hiver et les ingrédients d’une bonne soupe ou un bon couscous d’un vendredi, et la jeunesse qui attend toujours dans les rues, calée sur un mur, ou sur une chaise, une clope dans la main gauche et une tasse de café noir et sec dans la main droite, un diplôme
dans la poche et un briquet dans la veste, la solitude m’a raconté ses histoires, que vaut mieux être seul avec son chat que de voir la malveillance sur son 31, la voilà qui me couvre et m’empêche de sortir, la voilà qui m’enterre dans mon lit, à l’instant même, surgissent mes
histoires …Mes histoires d'amour sont tragiques, influencé par Yasmina Khadra, je me demandais quand l'alcool sera mon truc, des abeilles qui traverse mon corps, un cerveau qui chauffe amenant un printemps, une pollinisation de la partie centrale de mon ventre, les papillons et le coeur qui volent, me voilà heureux, par contre, la durée fut peu, et l'hiver fait son entrée, les murmures sourds d’un bourdonnement qui colonisent ma pensée, les fleurs fanent sous une
couche glaciale, des larmes internes qui étaient une fois des cascades de joie, les papillons sansabri, sans domicile fixe, rôdent mes entrailles, le chatouillement fut rare, et leurs temps est arrivé, les sauterelles prennent place, et les piques sont glorifiés, vu qu’on est arrivé, parlons y d’elle, celle qui était cachée sous mes paupières ou bien allongée sous mon coussin, cachée derrière les mots ou bien pourchassée par mes pensées, commençant par la nuit a ses pensées que le jour ignore, pas trop original, je sais. Quand les chats sont gris, je pense à elle, ses yeux
couleur café, ses petites mains frileuses, ses cheveux le dimanche matin, son sourire à midi, son attitude la nuit, le bonheur au début, les papillons, les sauterelles, le soleil et sa chaleur,
l’horizon et sa froideur, c’est l’heure j’ai dit, c’est l’heure d’oublier, le souple, aimable, blanc que j’étais, ce personnage peut rester mais peut en aucun cas se manifester, c’est la vie dirai-je
sous mon menton.